Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Vol au Boucanier : relaxe pour le suspect
Le Boucanier, c’est ce célèbre bar-restaurant connu à Poissy et à Mantes-la-jolie, installé sur une péniche. Il a fait l’objet d’un cambriolage à Mantes le 24 juillet. Le ou les auteurs du vol ont emporté du matériel informatique, de l’outillage, des vêtements en cuir… Le préjudice dépasse les 3 000 euros.
Le dispositif de vidéosurveillance, installé sur le bateau, va permettre de prendre la photo de l’un des suspects, mais de troisquart. Un policier pense alors reconnaître un certain Brahim, qui avait la même coupe de cheveux que le suspect. Enfin presque.
L’accusé a été jugé au tribunal correctionnel de Versailles le jeudi 7 décembre. Il s’est fait inspecter sous tous les angles par des magistrats dubitatifs. Les trois juges s’échangeaient les photos du suspect placées dans la procédure. « Ce n’est pas moi qui ai fait cela ! », leur a-t-il indiqué.
L’accusé inspecté sous tous les angles
Les magistrats ont demandé au jeune homme dans le box de se mettre de trois-quart, la tête baissée. « Penchez-vous, de profil. Oui, plus en bas ! » On se serait cru dans un bureau du mythique 36, quai des Orfèvres (N.D.L.R. : la PJ parisienne a déménagé depuis).
Dans le box, le jeune s’exécute. Son avocate semble effarée. Elle va plaider juste. « On vous demande de devenir des experts physionomistes. J’ai des doutes. La procédure a été menée tambour battant. Et son grain de beauté sur la joue gauche ? Il est absent de la photo. Dans son téléphone, il y a des photos de lui prises juste avant les faits. Pour moi, ce n’est pas la même personne. »
Les juges vont finalement relaxer le prévenu au bénéfice du doute. Il faut dire qu’ils ont été aidés par la procureure, qui s’en est remise à eux après avoir remarqué que le visage du prévenu était « plus émacié que celui du voleur ». Comme quoi, les déclarations d’un policier ne suffisent pas toujours à faire condamner un homme.