Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Elle vivait depuis cinq ans aux crochets d’un retraité vulnérable qu’elle battait

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Fatiha (59 ans) a été condamnée le 6 décembre à 8 mois de prison (dont quatre assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans) et maintenue en détention pour des violences commises sur Robert (*), un retraité de bientôt 70 ans sous curatelle renforcée.

C’est parce qu’il ne voulait pas être seul que l’ancien ingénieur, en proie à de sérieux troubles psychologi­ques, avait proposé le gîte et le couvert à Fatiha, une sans-domicile fixe coquette habituée à vivre de la générosité des autres, surtout quand leur compte en banque est bien garni. C’était il y a presque cinq ans.

Mais jour après jour, la quinquagén­aire s’est imposée, profitant de la vulnérabil­ité de son hôte et de son penchant (partagé) pour le rosé bien frais pour le tenir sous sa coupe et dicter sa loi. « Elle coupait régulièrem­ent les fils du téléphone pour l’isoler, a notamment raconté l’avocat du retraité à l’audience. Il s’est même réfugié une fois dans le local poubelles pour y dormir tellement il était terrorisé. »

La vie de Robert est devenue un enfer. Jusqu’aux premiers coups, il y a environ six mois. Le 4 juillet, c’est une bouteille qu’elle brise sur le crâne de Robert. Elle s’en tire alors avec un rappel à la loi, sa victime n’ayant pas souhaité porter plainte.

Deux mois plus tard, c’est un vieil homme apeuré qui appelle cette fois les secours. Il a été frappé et présente une entaille à une pommette après avoir reçu un cendrier. Fatiha, ivre, est interpellé­e sur place. Le 20 septembre, elle est placée sous contrôle judiciaire dans l’attente de sa comparutio­n devant le tribunal avec l’interdicti­on formelle d’entrer en contact avec sa victime.

Fatiha n’a visiblemen­t pas compris le message de la justice. Elle veut récupérer ses affaires. Alors, elle revient au domicile de Robert. Et y passe plusieurs heures, comme si de rien n’était. C’est là qu’elle est de nouveau interpellé­e par la police, alertée par la famille de Robert. Fatiha attendra son procès derrière les barreaux. Elle aura quand même le toupet, courant octobre, d’envoyer son ancien amant chez Robert pour réclamer de l’argent afin d’améliorer l’ordinaire de sa détention.

Elle lui envoie un cendrier au visage, coupe le téléphone 4 mois de prison et l’interdicti­on de paraître à Versailles

Le 6 décembre, la prévenue a admis sa culpabilit­é du bout des lèvres. « Oui, je l’ai violenté. Mais ce n’était pas tout le temps quand même ! Et c’était parce qu’il m’insultait. » À sa sortie de prison, le 23 janvier, Fatiha sera interdite de séjour à Versailles. Elle devra également indemniser Robert de 1 000 euros au titre du préjudice moral.

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