Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Tailladé au visage à coups de tesson de bouteille par l’ami de son gendre

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Au « Concorde », ce 9 novembre dernier vers 21 heures, Daniel (*) s’est vu mourir. Ce père de famille au physique de colosse appartenan­t à la communauté des gens du voyage avait débarqué dans le bar pour ramener à la raison son gendre.

Anthony (26 ans) est alors dans l’établissem­ent avec Jean (27 ans) depuis près de cinq heures. Les deux amis ont pris racine au comptoir, enchaînant les bières, puis les verres de vodka et de whisky. Le patron n’arrive plus à s’en débarrasse­r. Il menace de fermer. Le ton monte.

Anthony promet de revenir « cramer le bar et de le tuer ». Daniel s’interpose, l’exfiltre en douceur vers l’extérieur puis revient pour s’occuper de Jean, en pleine hystérie. Ce dernier vient de balancer un verre dans la vitrine. Daniel s’interpose à nouveau. Jean, qui dira s’être « senti menacé », saisit alors une bouteille qu’il fracasse sur la tête de Daniel. Le géant, sonné, s’écroule au sol. Mais Jean n’en a pas fini. Avec ce qu’il reste de la bouteille, transformé­e en arme tranchante, il frappe, s’acharne. Les coups de tesson atteignent d’abord le visage, puis la gorge, le dos et le thorax. On dénombrera quatorze plaies.

Quand les secours arrivent sur place, Daniel gît au sol dans une mare de sang. « Je vais crever », hurle-t-il à cet instant. Jean et Anthony, eux, ne sont déjà plus là.

Conduite à l’hôpital, la victime refuse d’abord de donner l’identité de son agresseur. Puis se ravise quelques jours plus tard. Les clients présents au moment des faits ainsi que les images de vidéosurve­illance permettron­t à la police d’avoir une idée précise de qui s’est passé ce soir-là.

Jean et Anthony se sont retrouvés une première fois au tribunal, le 15 novembre. Daniel, le visage lardé d’impression­nantes balafres, était présent. Il n’est pas revenu au palais de justice, le 6 décembre, pour l’audience de renvoi de son gendre, poursuivi pour menaces de mort et de destructio­n, et de son agresseur, qui risquait le plus gros dans cette affaire.

Près d’un mois après leur incarcérat­ion, les deux prévenus ont réitéré leurs excuses. Jean n’a qu’un vague souvenir de sa sauvagerie. « Mais je me rends compte aujourd’hui que j’aurais pu tuer quelqu’un. » Anthony, lui, ne se souviens de rien ou presque. « J’avais tellement bu. »

« L’ivresse est une circonstan­ce aggravante », a tonné la procureure, avant de souligner, tout en exhibant l’une des photos de la victime, que Daniel aurait pu « devenir borgne, ou pire, mourir ! », puis de requérir 3 ans (dont douze mois de sursis) et 7 mois ferme contre les accusés. « Les blessures sont superficie­lles, a osé ensuite l’avocat de Jean. Ce n’est pas un fait de délinquanc­e, c’est un accident de la vie. »

« Je vais cramer ton bar » Un an ferme pour l’agresseur

Les juges ont finalement estimé que le comporteme­nt d’anthony valait quatre mois ferme. Suivant les réquisitio­ns du ministère public, la peine n’a en revanche pas été accompagné­e d’un mandat de dépôt. La prison, Jean y est lui retourné dès sa sortie du tribunal après avoir été condamné à 2 ans (dont douze mois avec sursis et mise à l’épreuve).

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