Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Migrants : la solidarité se poursuit

- Florian Dacheux Rens. : camacheres­78260@gmail.com

Le Collectif d’aide pour les migrants d’achères (Cama) sera présent au marché de Noël ce dimanche 17 décembre, de 12h à 18h. À cette occasion, des boissons chaudes, des gâteaux, et de l’artisanat seront vendus au profit des demandeurs d’asile hébergés depuis bientôt six mois dans l’ancien Formule 1.

Une petite exposition retracera les actions du collectif. Des cours d’alphabétis­ation aux matchs de football en passant par des sorties culturelle­s au Sax, des balades à vélo ou des aides administra­tives, les bénévoles de cette associatio­n née cet été ne manquent pas d’initiative­s. Aux dernières nouvelles, 101 hommes de moins de 25 ans vivent sur place. Ils viennent en majorité d’afghanista­n (60%), mais aussi d’érythrée, du Soudan, du Tchad, de Guinée-conakry ou encore d’ethiopie.

« Cela devient très difficile »

« Ils ont dû fuir leur pays du fait de la guerre ou des persécutio­ns. La route de l’exil pour atteindre l’europe a été terrible pour beaucoup dont certains sont passés par des prisons en Libye. Ils vivent de très grosses galères, ils apprennent chaque jour des nouvelles difficiles de leurs pays qui sont en guerre. Ils vivent des drames et ne laissent rien paraître. Ils sont assez extraordin­aires pour ça », explique la bénévole Martine Casin, qui donne notamment des cours d’alphabétis­ation.

Le Cama constate que l’accès à la demande d’asile, est de plus en plus difficile. La plupart d’entre eux n’ont pas la possibilit­é de présenter une demande d’asile en France, car la France applique de plus en plus systématiq­uement le règlement européen dit «de Dublin» qui impose aux exilés de faire leur demande d’asile dans le pays par lequel ils sont entrés en Europe. « Ce règlement Dublin est horrible, réagit Martine Casin. Beaucoup risquent l’expulsion, pratiquée de plus en plus souvent dans l’illégalité. Ils les attrapent souvent quand ils vont à leur convocatio­n. C’est pourquoi ça devient très difficile. »

Face à ce droit d’asile qui se restreint toujours davantage, les personnes expulsées se retrouvent la plupart du temps en Italie, en Allemagne, ou en Grèce. Des pays eux mêmes dépassés par le flux migratoire. « C’est très difficile pour eux de passer à travers les mailles des filets. » Certains jeunes hébergés qui craignent l’expulsion d’un jour à l’autre n’ont plus le goût d’aller aux cours d’alphabétis­ation.

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