Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Migrants : la solidarité se poursuit
Le Collectif d’aide pour les migrants d’achères (Cama) sera présent au marché de Noël ce dimanche 17 décembre, de 12h à 18h. À cette occasion, des boissons chaudes, des gâteaux, et de l’artisanat seront vendus au profit des demandeurs d’asile hébergés depuis bientôt six mois dans l’ancien Formule 1.
Une petite exposition retracera les actions du collectif. Des cours d’alphabétisation aux matchs de football en passant par des sorties culturelles au Sax, des balades à vélo ou des aides administratives, les bénévoles de cette association née cet été ne manquent pas d’initiatives. Aux dernières nouvelles, 101 hommes de moins de 25 ans vivent sur place. Ils viennent en majorité d’afghanistan (60%), mais aussi d’érythrée, du Soudan, du Tchad, de Guinée-conakry ou encore d’ethiopie.
« Cela devient très difficile »
« Ils ont dû fuir leur pays du fait de la guerre ou des persécutions. La route de l’exil pour atteindre l’europe a été terrible pour beaucoup dont certains sont passés par des prisons en Libye. Ils vivent de très grosses galères, ils apprennent chaque jour des nouvelles difficiles de leurs pays qui sont en guerre. Ils vivent des drames et ne laissent rien paraître. Ils sont assez extraordinaires pour ça », explique la bénévole Martine Casin, qui donne notamment des cours d’alphabétisation.
Le Cama constate que l’accès à la demande d’asile, est de plus en plus difficile. La plupart d’entre eux n’ont pas la possibilité de présenter une demande d’asile en France, car la France applique de plus en plus systématiquement le règlement européen dit «de Dublin» qui impose aux exilés de faire leur demande d’asile dans le pays par lequel ils sont entrés en Europe. « Ce règlement Dublin est horrible, réagit Martine Casin. Beaucoup risquent l’expulsion, pratiquée de plus en plus souvent dans l’illégalité. Ils les attrapent souvent quand ils vont à leur convocation. C’est pourquoi ça devient très difficile. »
Face à ce droit d’asile qui se restreint toujours davantage, les personnes expulsées se retrouvent la plupart du temps en Italie, en Allemagne, ou en Grèce. Des pays eux mêmes dépassés par le flux migratoire. « C’est très difficile pour eux de passer à travers les mailles des filets. » Certains jeunes hébergés qui craignent l’expulsion d’un jour à l’autre n’ont plus le goût d’aller aux cours d’alphabétisation.