Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Grande-rue : sous les pavés, la colère

Depuis quatre ans, des résidents se plaignent de nuisances sonores provoquées par la circulatio­n rapide de véhicules sur les pavés refaits à neuf au niveau du carrefour de la Grande-rue et de la rue de l’abbé-masure.

- T.R.

Passableme­nt excédés, des habitants de la résidence privée Les jardins de Verneuil (un ensemble de quatre immeubles regroupant près d’une centaine de logements dans le centre-ville de Verneuil-sur-seine) poussent un coup de gueule. Ils disent en avoir marre des nuisances sonores qu’ils affirment subir depuis la réfection du carrefour de la Grande-rue et de la rue de l’abbé-masure à l’été 2013.

« Ils ont refait les pavés en nous disant que ce serait un revêtement différent et moins bruyant mais quand mes portes-fenêtres sont ouvertes, c’est tout simplement l’enfer », raconte Albert Pottier, 82 ans. Son appartemen­t, acheté en 2009, a une vue directe, via son balcon, sur le carrefour incriminé. « Auparavant, il y avait déjà des pavés à cet endroit, mais ils étaient en mauvais état. Les voitures pouvaient tenter d’accélérer dessus mais elles risquaient de perdre leur pot d’échappemen­t en route. En plus, il y avait une surélévati­on au niveau des feux tricolores qui cassait la vitesse. »

François Sueur est voisin d’albert Pottier. Il est également le président du conseil syndical de la résidence. À ce titre, il a écrit au maire de Verneuil à plusieurs reprises pour lui demander d’intervenir afin de réduire les nuisances. « D’abord, je tiens à dire que notre démarche n’est pas politique. Il ne s’agit en aucun cas d’un règlement de comptes déguisé. »

Recouvrir les pavés de goudron

Il poursuit : « L’été quand il fait beau, on ne peut plus ouvrir les fenêtres à cause du bruit. Il n’y a pas besoin de sonomètre pour s’en rendre compte. Et puis tout le monde sait qu’une voiture qui roule sur des pavés est plus bruyante qu’un véhicule qui roule sur une surface lisse. »

Et c’est justement la propositio­n soumise par les résidents en colère à la municipali­té : « Puisque le maire se refuse à retirer les pavés devant l’entrée de l’école Notre-dame Les Oiseaux, qu’il les laisse en place mais alors qu’il les fasse recouvrir de goudron, commente François Sueur. Les caniveaux pourraient être conservés en pavé pour permettre le bon écoulement des eaux de pluie. C’est ce qui a été fait à Paris pour lutter contre le bruit. » Selon lui cette solution présente trois avantages : « Cela réduirait le bruit de roulement, la surépaisse­ur de goudron créerait un ralentisse­ur et le coût pour recouvrir cette surface d’environ 500 m2 ne déséquilib­rerait pas le budget de la Ville. »

Les résidents dénoncent le comporteme­nt d’automobili­stes et de conducteur­s de cars qui n’hésitent pas à accélérer en voyant le feu passer au vert. « Vu que les pavés ont été alignés, ils peuvent rouler vite sans problème. Le soir, on a l’impression que la rue se transforme en circuit de Montlhéry », se désole Albert Pottier tout en s’étonnant qu’il n’y ait pas encore eu d’accident grave à cet endroit qui correspond également avec l’entrée de l’école Notre-dame Les Oiseaux. « Il y a tout de même 3 000 élèves dans cette école ! »

Les résidents en appellent une nouvelle fois au maire. « Nous voulons rester dans un esprit de conciliati­on, conclut Albert Pottier. Mais, s’il continue à sacrifier la quiétude de ses administré­s pour des questions d’esthétique et qu’aucune solution n’est trouvée, nous déposerons un dossier complet auprès du préfet. »

Lire la réaction du maire, Philippe Tautou, ci-après.

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De droite à gauche : Albert Pottier, François Sueur, Jean-pierre Rospide et Serge Mouyen, des résidents en colère.

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