Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Carole b. excelle dans le collage à Villennes
Carole Benoit, 36 ans, vit à Fontainebleau. Cette artiste autodidacte vit exclusivement de sa passion pour la création d’oeuvres à partir de collage et le découpage depuis un an. Elle expose à Villennes jusqu’au 21 janvier.
Votre vrai nom est-il bien Carole Benoît ?
Mon nom est en fait Carole Benoist. Mais en raison des erreurs d’orthographe récurrentes, j’ai choisi un pseudo plus simple. Et puis, lorsque j’ai commencé à exposer, je travaillais alors en centre pénitentiaire (j’étais formatrice en vente de produits cosmétiques). Un pseudo me permettait de garder un certain anonymat et préserver ainsi ma vie privée. Par ailleurs, c’est justement le fait de m’être beaucoup investie dans ce travail qui m’a poussée à reprendre mon activité artistique : j’avais besoin de « m’évader »…
Quel est, en quelques mots, votre parcours professionnel et artistique ?
Artistiquement, bien qu’ayant toujours eu une passion pour les arts plastiques, je suis une autodidacte. J’ai un parcours assez atypique : formatrice, animatrice, spa thérapeute au Club Med… J’ai principalement travaillé dans l’univers du luxe et de la beauté. Mes différentes activités m’ont menée à divers endroits, de la France à la Nouvelle-zélande. C’est lors de mon retour du pays des Hobbits que j’ai choisi de travailler en milieu pénitentiaire en tant que formatrice en vente de produits cosmétiques. Aujourd’hui je suis artiste à plein-temps. Cela fera bientôt un an que je suis une professionnelle. Quels sont vos liens avec les Yvelines ?
Saint-germain-en-laye est la ville de ma naissance et de mon enfance. J’ai passé vingt ans à Bréval près de Mantes- la-jolie. Bien que Bellifontaine et citoyenne du monde, je serai toujours attachée à mes origines ! Avec quels outils réalisezvous les portraits et les motifs de décor ?
Mes productions sont très graphiques, fortement influencées par les artistes du pop art et de la pub. ll y a aussi une bonne partie de préparation au dessin avec les motifs, les visages, avant de les découper dans des feuilles de couleurs puis les assembler pour donner un côté réaliste, en relief. Mais vu que mon medium est le papier coloré brut et non peint, je suis assez limitée et ce qui rend bien à l’écran n’est pas toujours idéal une fois découpé et collé. Je dois donc parfois improviser sur le vif, avec mon scalpel. Avec quels outils travaillez-vous ? Utilisez-vous des outils numériques ?
Je travaille surtout d’après photos et comme beaucoup d’artistes, je me sers de l’ordinateur et d’internet pour trouver des idées, mettre à l’échelle, ajuster certains détails… Pour tailler dans les feuilles de couleur, je me sers essentiellement d’un miniscalpel, d’une perforeuse, de la colle et des papiers les plus divers ! L’essentiel pour moi est de ne jamais avoir recours à la peinture. Pari tenu jusqu’ici ! Les femmes sont votre source d’inspiration. Quelle femme plus que les autres et pour quels motifs ?
J’ai toujours été fasciné par les pin-ups. C’est pour cela que les icônes de la culture populaire ont une place de choix dans ma production. De plus en plus, les femmes avec une histoire, un vécu hors du commun, m’attirent parce qu’en plus de l’aspect esthétique, je peux raconter une histoire en contrastant avec un motif en arrière-plan ou une mise en page spécifique. En ce moment, ma muse, c’est Wonder Woman : captivante de beauté et ultra symbolique. J’adore ce contraste entre son image très lisse et l’histoire derrière la création du personnage. Complexe, elle incarne à la perfection le glamour et un esprit de résistance. Quelles oeuvres avez-vous sélectionné pour l’exposition de Villennes-surseine ?
Certaines se trouvent en Nouvelle-zélande, aux USA ou d’autres régions en France… Donc les acheminer jusqu’ici était assez compliqué. J’ai pris les oeuvres qui étaient tout simplement disponibles. Le point commun est qu’elles sont toutes en découpage collage de papier, sans peinture. Certaines remontent à mes débuts en 2003 mais la grande majorité date de ma reprise entre 2016 et 2017 : donc beaucoup de nouveautés ! Avez-vous d’autres expositions programmées par la suite ?
Je participerai à quelques expositions collectives, dont le Salon de Printemps d’issou les 18 et 19 mars, le Printemps des Arts mantevillois, etc. Cette année, on devrait principalement me retrouver dans diverses galeries en France. Cela me laissera le temps de faire des tableaux plus personnels et engagés, puis de travailler sur ma « Wonder Woman Project » : une série de tableaux avec la super héroïne du moment sur des thèmes d’actualité autour de la condition de la femme dans le monde.