Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Pauses vols pour le chauffeur Uber

- Da. G.

Le 13 juin dernier, à Versailles, en l’espace de quelques minutes, deux appartemen­ts de l’avenue du Général-leclerc situés dans des immeubles différents avaient été cambriolés selon un même mode opératoire. Après avoir enfoncé la porte, le duo de voleurs s’était emparé de tout ce qui lui tombait sous la main. Les victimes ont répertorié la disparitio­n de bijoux, d’une écharpe et de lunettes de soleil de marque, d’une tablette Apple et, enfin, d’un gobelet contenant des pièces de monnaie.

Les indices à dispositio­n des enquêteurs étaient alors minces. Tout juste avaient-ils remarqué, après le visionnage des images de vidéosurve­illance de la ville, la présence d’une même voiture et de deux individus sur les lieux au moment des faits. Ce véhicule va être la clé de l’énigme mais c’est une autre affaire qui va finalement permettre aux policiers des Yvelines de résoudre l’enquête. Le propriétai­re de la voiture, un chauffeur Uber de 26 ans prénommé Aubry, a en effet été jugé et condamné à 14 mois de prison ferme avec un complice, en novembre dernier par le tribunal correction­nel de Paris, pour une série de cambriolag­es dans la capitale entre août et octobre derniers. Le mode opératoire du duo, qui se déplaçait avec la fameuse voiture, se rapprochai­t étrangemen­t du dossier versaillai­s.

La voiture impliquée à Paris dans un autre dossier

Depuis le 4 décembre, Aubry bénéficie d’un régime de semi-liberté. Père de deux enfants et soutien de famille, il poursuit son activité de chauffeur VTC le jour avant de réintégrer le centre de semi-détention de Bois-d’arcy la nuit. C’est là qu’il a été interpellé le 2 janvier avant d’être placé en garde à vue. Le suspect a reconnu d’emblée les faits. Mais n’a pas dénoncé son complice. « Était-ce le même homme qu’à Paris ? », a interrogé le juge Christophe Morgan, le lendemain lors de la comparutio­n du prévenu devant le tribunal correction­nel de Versailles. « Non ! Mais je ne peux pas vous dire qui, vous comprenez. » « Je comprends surtout que vous pourrissez la vie des gens ! »,a poursuivi le président. « L’une des victimes a raconté avoir dormi un mois devant la porte, dans l’attente de sa réparation », a ensuite pointé la procureure avant de réclamer 8 mois de détention. Le tribunal a suivi ces réquisitio­ns. Il appartient désormais au juge d’applicatio­n des peines de prolonger, ou pas, le régime de semi-liberté d’aubry.

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