Pour le Nouvel an, il joue le Fangio

À lui seul, Souley « a fait ce que l’on peut faire de pire sur la route. Il a constitué un danger mortel, surtout un soir de 31 décembre. » Ces paroles ont été prononcées par le procureur de la République, le mardi 2 janvier, après l’incroyable récit de ce périple sauvage.

Ce soir de fête, Souley prend la route. Il est 2 h 40. À Bonnières-sur-seine, la gendarmerie le repère après un dépassement dangereux. Les militaires se portent à sa hauteur. Souley les regarde et prend sa décision. Il appuie sur le champignon. En zone limitée à 30 km/h, il dépasse allégrement la barre des 100. Il roule en contresens, dépasse les autres n’importe comment. Sur le chemin qui le mène à Freneuse, l’homme de 28 ans grille aussi deux feux rouges, sans même ralentir une seule seconde.

Une pause pour uriner ?

Son attitude devient si dangereuse que les gendarmes décident d’arrêter la poursuite. Le signalement de sa Clio est diffusé sur les ondes. C’est à Mantes-lajolie que la police retrouvera sa trace. Souley vient de s’arrêter. Quelques secondes seulement. Il farfouille dans un buisson et repart de plus belle. Après d’ultimes embardées et un dernier feu rouge grillé, le chauffard finira par s’arrêter.

« Dites-moi. Lorsque vous vous êtes arrêté, ce n’était pas pour vous débarrasser de drogue par hasard ? », s’inquiète le président. « Non », répond Souley. « Parce que ça pourrait être ça. On l’a déjà vu ici… », embraye le juge. « Je voulais uriner. Je n’avais pas à commettre ces infractions. Ce n’était pas la meilleure chose à faire. J’ai eu peur pour mon permis. » « Avec votre attitude et un taux de 1,04 gramme, c’est normal. »

Après en avoir délibéré, le tribunal l’a condamné à 1 an de prison, avec incarcération immédiate. Son permis a été annulé. Souley ne pourra pas le repasser avant 12 mois, après avoir purgé sa peine. La voiture de location a été rendue au loueur.