Le Courrier des Yvelines (Poissy)

« Cette année, les planètes étaient alignées »

- Propos recueillis par Fabien Dézé

Xavier Blot, le président du Houilles AC, revient sur la fabuleuse épopée de ses joueurs.

Houilles est tombé sur plus fort que lui face à Concarneau (0-3). Avez-vous des regrets ?

On encaisse deux buts rapidement, c’est dommage. À 0-1, une équipe d’un niveau inférieur peut encore y croire mais à 0-2, c’est trop compliqué, d’autant plus qu’en face il y avait un gardien de qualité et un capitaine libero très fort. C’était mission impossible. Malgré tout ça, l’organisati­on a été réussie. On n’a pas été pris en défaut. Après les polémiques, ça aurait été gênant qu’il y ait des débordemen­ts. Comme on le prévoyait, le public a répondu présent. Ce n’est pas facile d’organiser un événement comme ça avec autant de monde. D’autant plus qu’il y a quelques semaines, c’était encore loin d’être acquis que le match se déroule à Houilles.

C’est vrai mais je n’ai jamais douté, j’ai toujours gardé la même position. C’est notre force et c’est peut-être grâce à ça qu’on a réussi. La mairie nous a suivis. De toute façon, on ne serait pas allé jouer dans un club voisin. J’aurais préféré qu’on déclare forfait ou qu’on se déplace à Concarneau. Il faudra bien un moment que la Fédération française de football (FFF) révise un peu ses positions. Quelles images garderezvo­us de ce magnifique parcours ?

Je garde plusieurs moments en tête. D’abord la qualificat­ion contre Meaux qui était leader de R1 à l’époque. Puis la victoire contre Brettevill­e-sur-odon, un club dirigé par trois femmes, ce qui n’est pas fréquent. La présidente nous a laissé la recette. C’est assez rarissime pour un club de R1. Les supporters étaient très sympas, il y avait un côté bon enfant. Et puis on a eu l’opportunit­é de recevoir un club ultramarin (Matoury) au huitième tour, il y avait une chance infime que ça tombe sur nous. Il y a quatre ou cinq ans, j’ai eu de très belles équipes seniors et, pourtant, on n’a pas eu l’occasion de vivre de telles émotions. Pour disputer un 32e de finale, il faut que beaucoup de facteurs soient réunis. Il faut avoir de bons tirages et la chance de jouer à la maison… Cette année, les planètes étaient alignées. Financière­ment, c’est aussi une bonne opération.

Oui c’est bien mais ce n’est pas non plus phénoménal. Cette aventure ne dépassera pas 10 % de notre budget. Il faut vraiment aller jouer une Ligue 1 sur son terrain pour toucher 300 000 ou 400 000 euros. Est-ce que cela ne va pas être trop dur maintenant de se reconcentr­er sur le championna­t ?

La question est de savoir comment on va rebondir après un tel parcours. L’urgence, c’est d’assurer le maintien. Il va falloir remotiver les joueurs, être prêt à retourner dans certaines villes avec 50 spectateur­s dans les tribunes. Pour être sûr de jouer en R2 l’an prochain, il faut éviter les deux dernières places.

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Xavier Blot a reçu le trophée du Petit Poucet avant le match.

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