Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Hôpital : un déficit de 3 M€ à combler

- É.T. T.R. Élodie Taillade

Lundi 15 janvier, Agnès Buzyn, ministre des Solidarité­s et de la Santé a posé la première pierre de l’extension du centre hospitalie­r intercommu­nal de Poissy-saint-germain-en-laye (CHIPS).

Une pose de première pierre symbolique mais qui scelle officielle­ment les travaux du futur bâtiment médico-technique du site hospitalie­r de Poissy. Démarré en octobre dernier, le chantier va prendre réellement forme courant 2018.

20 ans après la fusion

Comme l’a souligné Karl Olive, maire (LR) de Poissy : « Vingt ans ont passé depuis la fusion entre les hôpitaux de Poissy et Saint-germain. 48 visites dans les unités m’ont permis d’échanger avec des gens passionnés par leur métier avec des conditions de

Si le personnel hospitalie­r a vu la venue d’agnès Buzyn, ministre des Solidarité­s et la Santé, comme positive, les syndicats, eux, se sont réunis devant le futur bâtiment pour manifester au nom de la défense de l’hôpital public. La cinquantai­ne de manifestan­ts dénonçait les « 1,2 milliards d’euros d’économies imposés aux hôpitaux par la sécurité sociale en 2018 (sur un plan général de 4 milliards d’€, NDLR), explique Valérie Louis, représenta­nte Sud Santé Sociaux 78. Ces économies vont se faire aux dépens de l’hôpital, des patients et du personnel. »

Une situation qui inquiète la syndicalis­te, qui rappelle « qu’en 2015, le service oncologie de Meulan-les-mureaux

Lors de la cérémonie des Voeux, jeudi 18 janvier, Sylvain Groseil, directeur par intérim du Chips a annoncé un résultat financier 2017 moins bon que ceux de ces trois dernières années qui étaient positifs (+2,9 millions d’€ en 2014, +2,7 millions d’€ en 2015 et +1,9 million d’€ en 2016). Cette fois, le résultat devrait être négatif, autour de 3 millions d’€, du fait pour les trois quarts, d’une diminution des produits liés à l’activité et pour un quart par la masse salariale non médicale.

En cause : la fermeture du service de médecine interne sur le site de Saint-germainen-laye et « la pénurie d’effectifs médicaux et non médicaux en anesthésie conduisant à une fermeture de salles opératoire­s et donc à une baisse de l’activité travail difficiles. Il est normal qu’aujourd’hui le personnel soit convié. » De son côté, Arnaud Péricard, maire (LR) de Saint-germain-en-laye voit en cette extension « un pont entre deux villes qui se déchirent et qui ont su mettre de côté leurs querelles pour proposer des soins de qualité aux Yvelinois. »

Présente pour l’occasion, la ministre des Solidarité­s et de la Santé, Agnès Buzyn a souligné « les efforts du personnel pour soutenir ce projet ambitieux. Ce nouveau bâtiment pose les fondations d’une nouvelle organisati­on territoria­le. » a fermé ; à Maisons-laffitte c’est l’hôpital tout entier qui a fermé ses portes au profit d’un projet médical privé et, à Saint-germain-en-laye, ce sont 150 postes d’agents non médicaux qui sont supprimés ainsi qu’une quinzaine de médecins. » Un cri d’alarme qui intervient alors que nombre chirurgica­le ».

Le directeur compte mettre en oeuvre tous les moyens pour retrouver l’équilibre dès fin 2018. « Cela passera par deux types d’actions, confiet-il. Celles que nous avons mises en place à notre arrivée avec Michaël Galy en 2013. » Il s’agit d’actions sur les recettes en « continuant le travail pour optimiser le « codage » de l’activité dans le cadre de la tarificati­on à l’activité. Sur ce sujet, nous sommes accompagné­s par un cabinet extérieur. » Générer des recettes en créant de nouvelles activités. C’est le cas avec l’ouverture, dès cette année, d’un second service de court séjour gériatriqu­e, la création d’une unité de surveillan­ce continue en pédiatrie et l’installati­on de deux nouveaux scanners sur le site de

70 millions d’euros

Présente également, Valérie de communes sont touchées par le syndrome de la désertific­ation médicale. « Le système de santé français est passé du 1er au 24e rang mondial, cela démontre l’importance de ce sujet et pourquoi il faut aider les hôpitaux publics. » Saint-germain-en-laye.

Quant au deuxième type d’actions : « Il s’agit d’adapter l’offre de soin au volume d’activité. Certains services voient leur activité fortement diminuer, nous sommes en train de les identifier. De plus, on constate, une évolution vers l’hospitalis­ation de jour ou à la semaine. Le cumul de ces actions doit nous permettre de retrouver l’équilibre. »

À noter également que des travaux autres que le futur bâtiment à construire et la poursuite de la mise aux normes incendie vont avoir lieu en 2018 : refonte des chambres d’isolement en psychiatri­e, travaux d’extension au laboratoir­e, travaux pour le circuit court en ambulatoir­e. président du Sénat : « Le service public hospitalie­r est indispensa­ble. Sans hôpital, c’est tout un territoire qui se dévitalise. Il est donc important de préserver ces services, et cela relève du ministère et de la Région. »

Livré en avril 2020, le bâtiment médico-technique de 18 000m2, d’un coût de 70 millions d’euros, regroupera sur six niveaux : urgences adultes, unité d’hospitalis­ation de très courte durée (24 heures), la maternité, les urgences gynécologi­ques et obstétrica­les, la médecine néonatale avec la réanimatio­n, les soins intensifs de néonatolog­ie, l’unité néonatale, l’endoscopie, les soins critiques adultes, le laboratoir­e d’assistance médicale à la procréatio­n, les grossesses à haut risque, un plateau d’hospitalis­ation convention­nelle avec soixante lits de médecine et de chirurgie.

Réorganisa­tion du site

Ce nouveau bâtiment engendrera également une réorganisa­tion des services entre Saint-germain-en-laye et Poissy. Sylvain Groseil, directeur intérimair­e du CHIPS (jusqu’en mars, avant l’arrivée du successeur officiel de Michaël Galy) souhaite que « l’ambulatoir­e et les consultati­ons se fassent à Saint-germain et que les soins critiques, la maternité et les hospitalis­ations, soient gérées à Poissy. » Concernant le site de Saintgerma­in-en-laye, le directeur ne cache pas « que des discussion­s sont en cours avec la mairie de Saint-germain pour lui vendre une partie des bâtiments inoccupés. »

Sylvain Groseil a aussi pour objectif de remettre aux normes incendies les bâtiments actuels. « Il nous faut encore trouver les financemen­ts. »

Les 3 200 profession­nels de santé que compte l’hôpital accueillen­t plus de 200 000 patients par an.

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