Le Courrier des Yvelines (Poissy)

L’esturgeon garde le moral

- Michel Seimando

Olivier Gremillet, le chef et gérant du restaurant-hôtel L’esturgeon à Poissy a perdu ses salles de séminaire et de sport. Sa cave, où il stocke ses nombreuses bouteilles de vin, est inondée.

« J’ai de l’eau dans mes salles de sport et de séminaire. Le niveau de 2016 est largement dépassé de 20 cm. J’ai coupé l’électricit­é dans ces deux salles. »

Olivier Gremillet, le chef et gérant de l’hôtel-restaurant L’esturgeon à Poissy a les yeux rivés sur son téléphone portable. Il y a dix jours, il a téléchargé l’applicatio­n Riverapp, qui donne en temps réel le niveau de la Seine.

Jeudi 25 janvier, le niveau de la rivière était passé de 4,62 à 4,78. Lundi, il avait atteint 5,38 m. Dans sa salle de séminaire, sa table est totalement recouverte par les eaux. « Je me souviens qu’en 2016, l’eau de la Seine, tellement pure (sic) avait décapé les pieds de la table. Aujourd’hui, on ne la voit même plus. »

A Poissy, en bord de Seine, même si on a l’habitude d’avoir les pieds dans l’eau, la crue va laisser des traces.

« Après 2016, c’est ma deuxième crue en deux ans. Ça fait beaucoup mais tant que l’outil n’est pas menacé, on continue », explique le commerçant.

Depuis ce week-end, Olivier est sollicité par tous les médias.

« On s’en va. Le risque de crue nous oblige à quitter les lieux. »

L’un des responsabl­es du chantier SNCF censé agrandir la voie ferrée dans le cadre du « Je suis passé sur France 2, j’ai L’AFP qui m’a appelé. »

Ce week-end, la situation a empiré : ses moteurs de climatisat­ion qui pèsent des centaines de kilos sont dans l’eau. Le restaurate­ur a coupé l’électricit­é dans certaines pièces et a placé des chauffages d’appoint dans d’autres. « Je ne peux plus chauffer ma grande salle », explique-t-il.

Mais le restaurate­ur garde le moral. Il a du monde, des curieux qui veulent voir le spectacle. Il y a aussi des experts en assurance qui ont rempli son hôtel. Il faut dire que les assurances ont du travail pour des semaines encore.

Il y a deux ans, lors de la crue de 2016, Olivier avait rapatrié les membres de sa famille pour tout remettre en ordre. Cette année, il attend la décrue pour estimer les dégâts.

« Ce qui m’inquiète c’est que l’aube a subitement perdu 15 cm. Je crains que le niveau de la Seine à Paris ne monte et que nous par la suite, prenions encore des centimètre­s. » projet Eole, emmenait tout le matériel ainsi que les véhicules de levage sur d’énormes semiremorq­ues.

Les risques de crue obligeaien­t, en effet, les ouvriers à quitter leur chantier installé près de la voie de chemin de fer, au bout du Cours du 14-Juillet à Poissy. Pendant plus d’une heure, les camions ont emporté tout ce qui pouvait être endommagé par la montée des eaux.

Jeudi 25 janvier, le chantier qui travaillai­t sur l’agrandisse­ment de la voie ferrée sur le pont de Poissy était en train de quitter les lieux.

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