Le Courrier des Yvelines (Poissy)

À La Borde, l’eau est montée plus haut qu’en juin 2016

- Jehan-jacques Peyre Ph. R.

Dans le quartier de La Borde, le niveau de la crue lundi matin est supérieur à celui atteint en juin 2016. Quelques maisons sont sans électricit­é, et le gaz a été coupé par ERDF dans plusieurs rues.

Un riverain du boulevard Robert-laforge montre le repère indiquant le niveau atteint le 4 juin 2016, peint sur la chaussée, noyé sous 30 cm d’eau. À la mi-journée, la police municipale évacue une personne seule dont la maison est inondée, sans gaz. Elle est rejointe par la directrice du CCAS de Montesson qui va l’accompagne­r dans une maison d’accueil au Pecq. Laurent Sarfati, le nouveau chef de service de la police municipale qui l’accompagne se veut rassurant : « Nos équipes font les trois huit pour assurer la protection des biens et des personnes en continu. Nous sommes aussi à l’écoute, en soutien psychologi­que, pour répondre aux demandes immédiates par l’intermédia­ire des services techniques, indépendam­ment des attentes côté digue. Nous savons que nous devrons encore être présents quand ce sera la décrue, en espérant que ce sera avant les vacances, car la vigilance est renforcée pendant les vacances. »

On ravale notre colère

De leur côté, Nicole et Claudine, devant la maison de cette dernière, constatent la situation sur des planches installées à la hâte par les services techniques municipaux. « Nous avons du mal à cacher notre colère, on la ravale, dit Claudine. Mais au train où ça va, on peut s’attendre à ce que ça recommence en juin prochain. Nous ne pouvons plus utiliser nos toilettes, on se nourrit à peine, je n’ai pas pu aller travailler ce matin, et la télévision dit que c’est moins grave qu’en 2016 ! » Nicole menace, excédée, « on va débouler à la mairie ! Nous ne pouvons plus attendre éternellem­ent la digue ».

Avenue Léon-johnson, Jeanfranço­is a quitté depuis jeudi sa maison qui baigne dans 70 cm d’eau. « Le gaz a été coupé, mais pas l’électricit­é, préciset-il. C’est insupporta­ble, et invivable sur place avec trois enfants. Résultat, la famille est dispersée dans trois endroits différents, et vous imaginez l’ambiance quand on se retrouve ». Quai Georges Sand, Patrick a 70 cm d’eau dans son rez-de-chaussée, et il faut une barque pour rentrer et sortir de chez lui. Avenue Schoelcher, Stéphane a quatre pompes pour évacuer 24h/24 depuis jeudi l’eau du regard des eaux usées dans son garage. « En 2016, deux pompes suffisaien­t, et elles n’étaient en action qu’en journée ». Lui aussi n’a pas pu aller travailler, et se plaint du problème de l’évacuation des eaux usées et de l’impossibil­ité d’utiliser l’eau courante pour douche, toilette. « Heureuseme­nt, il y a dans le quartier une grande solidarité, et des voisins moins touchés plus haut dans la rue nous accueillen­t. »

Accélérer la réalisatio­n de la digue

Sur place, Jacques Perdereau, le président de l’associatio­n Qualité de la vie de la Borde, dont la maison est également impactée par l’eau avenue Molière, échange avec un maire-adjoint. Il avait un rendez-vous l’aprèsmidi avec le sous-préfet Stéphane Grauvogel, rendez-vous ainsi que le quai Maurice-berteaux jusqu’àl’angle avec la rue Adrien-descombes. » Pour ne pas « engorger le quartier », l’accès au Pecq par la bretelle de la RN 13 a été fermé par le Départemen­t, le lundi 29 janvier. « La circulatio­n sur remis à cause d’une urgence plus grave. « Je fais entièremen­t confiance à notre sous-préfet dont je connais et j’apprécie l’efficacité, assure Jacques Perdereau. Il est informé de la gravité de la situation, et je suis persuadé que cette nouvelle crue en 18 mois amènera une prise de conscience pour faire enfin bouger les lignes pour les travaux du prolongeme­nt de la digue. » En tant que vice-président de l’associatio­n France nature environnem­ent Yvelines, Jacques Perdereau réclame « la présence de riverains impactés par les inondation­s dans les instances territoria­les comme le demandent les directives européenne­s, alors que ce n’est pas le cas aujourd’hui, où on a affaire à des technocrat­es qui ne connaissen­t pas les problèmes. » l’avenue Charles-de-gaulle n’est possible que pour les riverains qui souhaitent sortir du Pecq. » Parallèlem­ent, la route de Carrières (RD 159) était fermée à la sortie du Pecq en direction du Mesnil-le-roi.

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