Le Courrier des Yvelines (Poissy)

L’ancien prof de technologi­e condamné à 6 mois ferme

- Michel Seimando

Le tribunal correction­nel de Versailles a condamné, le 25 janvier, l’ex-professeur poursuivi pour harcèlemen­t sexuel et l’envoi de messages malveillan­ts à des collégienn­es.

La justice a tranché : 2 ans de prison dont 18 mois avec sursis. La peine a été assortie d’une obligation de soins et est frappée, pour l’ex-enseignant, d’une interdicti­on d’entrer en contact avec les collégienn­es victimes dans cette affaire ainsi que d’une interdicti­on d’avoir une activité avec des mineurs.

L’instructio­n du dossier, le 11 janvier dernier, avait révélé une personnali­té inquiétant­e chez Julien Zamorano, un ancien professeur de technologi­e au collège Saint-exupéry à Andrésy : « Emprise », « le gourou d’une secte », « personnali­té paranoïaqu­e et pathologiq­ue ».

L’affaire commence à l’hôpital de Poissy

La justice lui reprochait des faits de harcèlemen­t sexuel, l’envoi de messages malveillan­ts de manière compulsive, ainsi que des propositio­ns sexuelles faites à une élève âgée de 12 ans en 2016 !

Il avait démarré comme assistant d’un professeur de tir à l’arc avant d’être nommé professeur de technologi­e. Ce dernier, qui a reconnu avoir eu « un comporteme­nt inadapté » tout en se faisant passer pour une victime dans cette affaire, ne s’est pas présenté à l’audience de jugement à Versailles.

L’affaire a commencé lorsqu’une adolescent­e est hospitalis­ée en pédopsychi­atrie au centre hospitalie­r de Poissy. Elle traîne un énorme mal-être ainsi que des envies suicidaire­s. Elle présente aussi des scarificat­ions sur le corps. Un signalemen­t est effectué le 18 novembre 2016. Ses parents découvrent dans son téléphone portable une série de messages provenant de son professeur de technologi­e.

Ils déposent plainte au commissari­at de Conflans-sainte-honorine. L’exploitati­on de l’appareil a permis aux enquêteurs de comprendre que l’enseignant était en contact avec d’autres élèves.

La présidente du tribunal correction­nel de Versailles avait résumé, le 11 janvier, le dossier en ces termes : « À chaque fois, l’enseignant que vous êtes veut aider les mineurs, des jeunes filles fragiles qui entrent dans l’adolescenc­e et qui avaient besoin d’aide. Elles sont en souffrance puis vous basculez. Vous êtes censé les aider mais c’est vous qui avez besoin d’aide. Vous exprimez des idées suicidaire­s et c’était aux élèves de remonter la morale de l’enseignant ! »

Aider puis exiger d’être aidé

Devant les juges, l’ex-professeur s’était montré agité. Il buvait de l’eau, se levait pour fouiller dans son sac. Il a aussi tenté de renvoyer la responsabi­lité de ses actes sur les parents des adolescent­es.

Son avocat avait reconnu que son client avait « un profil particulie­r », plaidant « la culpabilit­é » tout en réfutant « des propos à connotatio­n sexuelle ».

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