Le Courrier des Yvelines (Poissy)
L’ancien prof de technologie condamné à 6 mois ferme
Le tribunal correctionnel de Versailles a condamné, le 25 janvier, l’ex-professeur poursuivi pour harcèlement sexuel et l’envoi de messages malveillants à des collégiennes.
La justice a tranché : 2 ans de prison dont 18 mois avec sursis. La peine a été assortie d’une obligation de soins et est frappée, pour l’ex-enseignant, d’une interdiction d’entrer en contact avec les collégiennes victimes dans cette affaire ainsi que d’une interdiction d’avoir une activité avec des mineurs.
L’instruction du dossier, le 11 janvier dernier, avait révélé une personnalité inquiétante chez Julien Zamorano, un ancien professeur de technologie au collège Saint-exupéry à Andrésy : « Emprise », « le gourou d’une secte », « personnalité paranoïaque et pathologique ».
L’affaire commence à l’hôpital de Poissy
La justice lui reprochait des faits de harcèlement sexuel, l’envoi de messages malveillants de manière compulsive, ainsi que des propositions sexuelles faites à une élève âgée de 12 ans en 2016 !
Il avait démarré comme assistant d’un professeur de tir à l’arc avant d’être nommé professeur de technologie. Ce dernier, qui a reconnu avoir eu « un comportement inadapté » tout en se faisant passer pour une victime dans cette affaire, ne s’est pas présenté à l’audience de jugement à Versailles.
L’affaire a commencé lorsqu’une adolescente est hospitalisée en pédopsychiatrie au centre hospitalier de Poissy. Elle traîne un énorme mal-être ainsi que des envies suicidaires. Elle présente aussi des scarifications sur le corps. Un signalement est effectué le 18 novembre 2016. Ses parents découvrent dans son téléphone portable une série de messages provenant de son professeur de technologie.
Ils déposent plainte au commissariat de Conflans-sainte-honorine. L’exploitation de l’appareil a permis aux enquêteurs de comprendre que l’enseignant était en contact avec d’autres élèves.
La présidente du tribunal correctionnel de Versailles avait résumé, le 11 janvier, le dossier en ces termes : « À chaque fois, l’enseignant que vous êtes veut aider les mineurs, des jeunes filles fragiles qui entrent dans l’adolescence et qui avaient besoin d’aide. Elles sont en souffrance puis vous basculez. Vous êtes censé les aider mais c’est vous qui avez besoin d’aide. Vous exprimez des idées suicidaires et c’était aux élèves de remonter la morale de l’enseignant ! »
Aider puis exiger d’être aidé
Devant les juges, l’ex-professeur s’était montré agité. Il buvait de l’eau, se levait pour fouiller dans son sac. Il a aussi tenté de renvoyer la responsabilité de ses actes sur les parents des adolescentes.
Son avocat avait reconnu que son client avait « un profil particulier », plaidant « la culpabilité » tout en réfutant « des propos à connotation sexuelle ».