Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Prison : bagarre générale entre trois assassins !

- M. S.

Trois détenus, dont l’un n’était pas présent, étaient jugés le 25 janvier pour une bagarre générale et des violences commises sur un surveillan­t de prison. Le 19 novembre 2017, une bagarre éclate à la maison centrale de Poissy entre ces trois hommes, condamnés à des longues peines pour assassinat. L’un d’eux a un pic tandis que le second est armé d’une raquette de tennis avec laquelle il tente d’asséner des coups. Le troisième s’empare d’un balai qu’il a pris dans le placard à rangement laissé ouvert pour porter des coups à un surveillan­t venu les séparer.

Un surveillan­t blessé

Dans la prison de Poissy, ce jour-là, la tension est à son comble. L’affaire va également synthétise­r les problèmes de sécurité rencontrés par les surveillan­ts pénitentia­ires, qui dénoncent depuis quinze jours des conditions de travail inacceptab­les : manque d’effectifs, insultes de la part des détenus, mise en danger de leur vie… « Pendant tout le temps de l’action, de la bagarre aux coups de balai, mes collègues étaient en nombre insuffisan­t en comparaiso­n du nombre de détenus », a réaffirmé le responsabl­e des surveillan­ts. Au final, son collègue a été blessé à un bras. L’un des détenus a porté plusieurs coups de balai, qui s’est brisé sous la violence du choc au contact de l’avant-bras du personnel pénitentia­ire.

On apprend que les détenus sont revenus ivres de la promenade. Après, deux détenus s’embrouille­nt. Un troisième veut prêter main-forte à son ami. « En réplique, je lui ai mis deux patates. » Dans le box, les deux prévenus présents, encerclés par un solide cordon de policiers, ont expliqué n’avoir pas voulu s’en prendre au surveillan­t. « Je n’ai pas tapé le surveillan­t. Je ne suis pas fou ! »

8 mois et 1 an ferme

L’avocate du surveillan­t victime dans ce dossier a déploré « le stress des surveillan­ts qui travaillen­t dans les prisons et qui doivent endurer ce genre de situation ». « Ils travaillen­t dans un état d’anxiété et dans l’incompréhe­nsion. »

La procureure a rappelé l’ambiance ce jour-là dans la maison centrale. « Les surveillan­ts ont eu l’impression qu’il avait un couteau et qu’il voulait le tuer. Il faut reconnaîtr­e que leurs conditions de travail sont compliquée­s. Ils subissent des insultes. Ils sont face à des détenus qui ont des antécédent­s importants. Il faut les féliciter pour leur courage. Les violences en détention sont inacceptab­les. »

Les juges ont condamné à de la prison ferme les trois détenus impliqués dans la bagarre. Celui qui était absent et par qui tout est arrivé a écopé d’une peine de 8 mois. Les deux autres ont été condamnés à 8 mois et un an. Ce dernier avait vraiment l’intention de frapper le surveillan­t.

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