Le Courrier des Yvelines (Poissy)

La lecture à l’aveugle sera reconduite

- Ph. R.

C’est une expérience originale qu’a proposée la bibliothèq­ue multimédia de Saint-germainen-laye. Jusqu’à la fin janvier, le personnel invitait les lecteurs à découvrir des livres… à l’aveugle. Le principe était le suivant : une vingtaine d’ouvrages étaient disposés dans un endroit dédié sans que le visiteur ne puisse savoir qui en étaient les auteurs ou quels en étaient les titres.

« Que le lecteur emprunte un chemin non balisé »

En effet, les couverture­s étaient recouverte­s de papier kraft, rendant ces livres totalement intraçable­s. Et c’était bien l’idée. Que le public se lance dans leur lecture en étant vierge de tout a priori, positif ou négatif.

« Il s’agissait essentiell­ement de romans, indique Élodie Diet, à l’origine de la mise en place de cette lecture à l’aveugle. Pour les genres, il n’y avait aucune limite. Le choix est l’affaire de toute l’équipe avec des goûts très différents. L’idée, c’est que le lecteur puisse aller vers un texte sans effet packaging, sans couverture, sans a priori. Qu’il emprunte un chemin non balisé. Ça recentre vers une seule chose, vers l’essence même du texte. Cela nous permet aussi de faire vivre et valoriser nos collection­s. »

Le mode d’emploi de cette lecture à l’aveugle invitait le public à jouer le jeu jusqu’au bout, et ainsi à ne retirer l’enveloppe kraft qu’à l’issue de la lecture du livre et aussi de donner son sentiment sur l’expérience à l’aide d’une fiche mise à dispositio­n à l’intérieur de l’ouvrage.

« Tout au long de la lecture, on se pose des questions »

« C’est une très bonne idée, car cela permet de lire des livres que l’on n’aurait jamais choisis, car les auteurs ne sont pas connus, indique ainsi un lecteur. Tout au long de la lecture, on se pose des questions. Qui a écrit ce livre ?… On est pressé de découvrir le titre… ». Deux autres expliquent qu’ils ont « lu chacun des livres à deux… sans enlever les couverture­s ». « Un lâcher-prise vers des auteurs que nous n’aurions pas nécessaire­ment rencontrés et des échanges encore plus riches puisque les ouvrages n’avaient pas été choisis ni par l’un, ni par l’autre. »

L’expérience a été proposée pour la première fois en 2014 sur un mois avant les fêtes de fin d’année. Depuis, et devant le succès qu’elle rencontre, elle n’a cessé d’être reconduite. Et il n’y a pas de raison que cela s’arrête.

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