Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Les Rois Vagabonds : concerto de deux clowns musiciens
Les Rois Vagabonds est un concerto pour deux clowns que tout oppose. Julia Moa Caprez et Igor Sellem ont créé ensemble leur duo de musiciens comiques qu’ils présenteront au Quai 3 au Pecq, le 10 février.
Pouvez-vous vous présenter ?
Julia Moa Caprez : J’avais 4 ans quand j’ai commencé à jouer du violon. Je venais d’entendre le Concerto en La mineur de Vivaldi et je voulais l’apprendre. J’ai du attendre 8 ans pour cela ! Le violon prenait de plus en plus de place dans ma vie : j’ai fait l’école Internationale de Suzuki, le conservatoire de Winterthur, des concerts de l’écosse à la Russie… Comment vous est venue l’envie d’être clown ?
Le violon prenait de plus en plus de place dans ma vie, mais j’avais mal au dos, mon corps avait besoin de bouger ! Je faisais de la scène depuis toute petite mais je ressentais une frustration. Lorsque j’ai découvert le travail de clown, je me suis rendue compte que c’est ce que je cherchais. Ce que j’aime dans le clown, c’est qu’on donne une partie de nous au public. Et puis, chaque clown a ses particularités, il n’y en a pas deux pareils. Quand avez-vous rencontré Igor Sellem ? Comment est née l’idée de créer Les Rois Vagabonds ensemble ?
On a eu envie de travailler ensemble sur le clown et sur la relation hiérarchique entre le clown blanc et l’auguste. Nous partageons l’amour de la musique et de l’art du cirque.
On a alors cherché à monter un spectacle mais c’est très long de créer un personnage de clown, ce n’est pas comme une pièce de théâtre où l’on s’appuie sur un texte déjà écrit. Nous avons mis dix ans. Nous avons posé des numéros de base que nous savions faire, puis nous avons cherché une dramaturgie. Pour un spectacle de clown, il est difficile de savoir ce qui va plaire, nous l’avons donc essayé sur le public de nombreuses fois. Est-ce un spectacle de cirque ou un concert de musique classique ?
Un spectacle de clown. Mais pour cela, il nous faut de la matière. Ici c’est la musique classique, les acrobaties, mais ce n’est pas l’objectif de spectacle. Le concert classique est un prétexte pour être sur scène. Votre spectacle s’adresse-til avant tout aux enfants ?
Non, c’est un spectacle tout public et tout horizon, et pour les enfants à partir de 8 ans. Est-ce selon vous le meilleur moyen de rendre la musique classique attractive à la jeunesse ?
Ce n’est pas un but conscient en tout cas. Le clown décontracte le propos de la musique classique et la musique classique peut permettre d’attirer les gens réticents aux spectacles de clown. Les deux se portent. Quelle histoire est racontée par ces deux clowns musiciens ?
C’est une relation classique entre un clown blanc, virtuose et élégant et un Auguste maladroit. On joue sur cette relation. Les deux clowns vont vivre des histoires révélant plein de facettes de leur être. On joue sur les hiérarchies qui parlent au public : les gens viennent de différents milieux sociaux, les rapports de dominés/dominants existent partout. Le rire permet d’abolir cette hiérarchie. Nous jouons le concerto mais le but n’est pas vraiment de raconter une histoire. Sont-ils des orchestres ?
En quelque sorte. Je joue du violon, des castagnettes et je chante. Igor lui joue du tuba et de la trompette. Nous jouons d’autres instruments qui ne sont pas inclus dans le spectacle. Jouez-vous dans toute la France ?
Nous jouons dans toute la France et même dans le monde entier. Nous jouons le spectacle depuis 2010 et nous débutons une tournée de trois
mois en France avant de partir en Ukraine. hommes