Le Courrier des Yvelines (Poissy)

«The Greatest Showman»

- Pierre Limat

Le titre du film renvoie à Phineas Taylor Barnum, fondateur du cirque du même nom et père de ce qui est ensuite devenu l’industrie du divertisse­ment. Mais il colle tout aussi bien pour qualifier Hugh Jackman. Surtout depuis cette cérémonie des Oscars, en 2009, où il a fait voler en éclat l’image de gros dur forgée par le succès des « X-men » et de son personnage de Wolverine, pour dévoiler des talents de chanteur et danseur, acquis lors de sa formation de comédie musicale quelques années plus tôt, alors qu’il vivait encore en Australie. Il n’en fallait pas plus pour que le cinéma cherche à mettre tout ceci à profit sur grand écran, et ce fut chose faite grâce aux « Misérables », qui lui ont valu d’obtenir ce qui reste, aujourd’hui encore, comme la seule nomination aux Oscars de sa carrière, en 2013. À cette époque, le comédien avait un autre projet en ligne de mire, et celuici débarque enfin dans les salles, après avoir eu des allures de serpent de mer et accéléré alors que Hugh Jackman raccrochai­t brillammen­t les griffes de Wolverine grâce à « Logan ». Et autant que les choses soient claires : celles et ceux qui attendent du film une vraie biographie de Barnum risquent d’être déçus car ce « Greatest Showman » occulte quelques aspects sombres (son utilisatio­n d’esclaves notamment) au profit du spectacle. Lequel est total, et ce dès la scène d’ouverture qui nous met immédiatem­ent dans le rythme de ses chansons aux accents modernes, que l’on doit aux auteurs de « La La Land ». Sauf que, contrairem­ent à ce dernier, le long métrage s’avère plus classique, enchaînant les numéros avec efficacité, sans trop se soucier de la constructi­on du scénario et de la dramaturgi­e. Une façon de faire qui fonctionne­rait plus sur scène que sur grand écran, mais qui n’empêche pas l’ensemble d’avoir un charme fou, malgré un découpage de la mise en scène trop appuyé lors des chants et danses. Car il ne faut pas longtemps pour se laisser entraîner par cette ode à la différence et à l’acceptatio­n de l’autre, et dont la bande-originale reste en tête. Surtout avec un Monsieur Loyal tel que Hugh Jackman, impeccable dans son rôle et dont la joie se révèle contagieus­e pour les spectateur­s.

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