Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Vers une fusion des deux communes

- David Goudey

Jacques Myard, le maire de Maisons-laffitte, demande avec insistance à Serge Caseris, son homologue du Mesnil-le-roi, d’étudier un rapprochem­ent entre les deux villes dans le cadre de la loi dite de la création de « commune nouvelle ». Le débat est ouvert.

leur lit, il faut y mettre les formes. Mais à un moment, il faut y aller ou pas. »

Serge Caseris : « Un coup de force »

En posant le débat sur la place publique, Jacques Myard veut-il faire plier Serge Caseris ? « Je n’ai pas apprécié la manière, ne cache pas le maire mesnilois. J’ai été choqué d’être informé en même temps que tout le monde. J’y vois un coup de force. Sur le fond, on peut réfléchir en effet à développer encore nos relations. » « Est-ce qu’on peut faire plus en fusionnant ? poursuit Serge Caseris. Pour moi, qui dit fusion dit absorption. Et là, le rapport de force est inégal. On peut très bien rester amis. Le mariage n’a pas toujours du bon. » Et d’interroger les conscience­s : « Nous avons les réserves foncières que Maisons-laffitte n’a pas ! Qui dit une seule ville dit un seul plan local d’urbanisme. »

On l’aura compris, le mariage de raison que Jacques Myard appelle de ses voeux n’est pas forcément partagé par Serge Caseris. Seul problème : au sein du conseil municipal mesnilois, les avis divergent clairement. Anne-lise Auffret, son ancienne adjointe, aujourd’hui membre d’un petit groupe d’opposition, fait d’ailleurs clairement entendre une voix favorable au rapprochem­ent (lire ci-contre). Jacques Myard a réussi son coup ! À savoir ouvrir le débat et diviser Le Mesnil-le-roi. « Un rapprochem­ent forcé mais inéluctabl­e »

« Notre groupe est intéressé par cette initiative et entend participer au débat citoyen qui sera dans un avenir proche l’une des préoccupat­ions des Mesnilois et des élus locaux. Depuis quelques années, nous constatons que nos moyens sont de plus en plus réduits […] À terme, les petites communes comme les nôtres seront contrainte­s à un rapprochem­ent forcé avec des collectivi­tés plus importante­s, c’est inéluctabl­e. Nous avons une histoire commune avec Maisons-laffitte. Ne l’appelle-t-on pas régulièrem­ent lors de nos réunions municipale­s notre commune soeur. Ce sujet de réflexion me paraît naturel et de bon sens […]. Le cadre proposé par Jacques Myard est intéressan­t. Faire participer les élus des deux communes, quelle que soit leur appartenan­ce ou sensibilit­é politique, à un groupe de travail et ouvrir la concertati­on avec les habitants des deux villes nous paraît être un préalable indispensa­ble. »

« Le roi veut élargir son fief »

« Je suis extrêmemen­t heureux que Jacques Myard reprenne l’un des thèmes de campagne que nous portions avec Joël Dujardin aux municipale­s de 2014 avec le groupe Mieux vivre Maisons-laffitte (sourire). Nous sommes nous aussi pour plus de mutualisat­ion, elle est nécessaire. Maintenant, pour se marier, il faut être deux ! Et c’est un référendum citoyen qui doit le valider. Je crois surtout que le roi veut élargir son fief. Il veut être le maire des deux villes et avoir un pantin au Mesnil. Selon moi, cela marque le point de départ de sa campagne aux prochaines municipale­s. C’est malin mais il ne faut pas tomber dans ce piège politique. » « Pour conduire un tel projet, il vaut mieux un autre maire à la tête de notre ville », ajoutent l’ensemble des élus du groupe Mieux vivre Maisons-laffitte.

« Tout ça n’est pas innocent »

« J’ai été très surprise par cette annonce. Il a toujours été opposé au principe de l’intercommu­nalité. Il y est à chaque fois entré forcé et contraint. Maintenant, je me demande quel est le coup d’après, car il y en a forcément un. C’est un homme habile. Il sait être opportunis­te mais aussi être dans l’anticipati­on. Tout ça n’est donc pas innocent. Quel intérêt poursuit-il ? Y at-il un calcul politique derrière ? Est-ce un acte de campagne ? Pense-t-il récupérer des voix à droite au Mesnil, où on a moins voté Macron et LREM qu’ailleurs ? Maintenant, sur le principe, oui, avec Le Mesnil, on appartient à un même bassin de vie. On partage beaucoup de points communs. Pourquoi ne pas étudier ça ? Après, ce n’est pas à moi de m’immiscer dans la gestion municipale mesniloise. On peut comprendre que le petit ait peur de se faire manger par le gros. »

« L’adhésion des citoyens est nécessaire »

« Cela a du sens s’il y a une réelle volonté partagée car on sait qu’une fusion cache souvent une absorption. L’essentiel, c’est l’envie des habitants. Un référendum doit dégager une très large adhésion des citoyens, de part et d’autre. Cela doit être un quasi-plébiscite. Plus qu’une fusion, cela doit être un mariage, car l’objectif est que ça marche, ça réussisse. Maintenant, en tant que députée, je n’ai pas à me positionne­r. C’est aux élus locaux, et je le répète surtout aux habitants, de décider de leur avenir. »

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