Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Le prolongement de la Francilienne jugé non prioritaire
Dans le cadre de son rapport sur les mobilités du quotidien, le conseil d’orientation des infrastructures confirme le caractère inopportun du prolongement de la Francilienne à l’ouest avant 2038 et donne priorité aux solutions de mobilités alternatives.
Dans son rapport dévoilé jeudi 1er février, le conseil d’orientation des infrastructures, présidé par Philippe Duron, a révélé son avis sur le prolongement de l’autoroute A104, tronçon de 28,8 kilomètres entre Méry-sur-oise et Orgeval. Il juge en substance le projet non prioritaire et propose de « statuer de nouveau sur son opportunité en 2030 ».
Voici les conclusions : « Le conseil constate que depuis l’avis formulé par la commission Mobilité 21 concernant le projet de prolongement d’a104, les études et la concertation autour de ce projet n’ont pas progressé. Il semble aujourd’hui admis que la plate-forme multimodale du port d’achères peut fonctionner, au moins à moyen terme, sans évolution substantielle de la voirie routière structurante à proximité. »
Le conseil d’orientation des infrastructures considère dans ce contexte « que le coût élevé du projet, estimé à plus de 3 milliards d’€, les difficultés environnementales qu’il soulève, tout comme la priorité à donner aujourd’hui préférentiellement aux solutions de mobilités alternatives et au renforcement du réseau autoroutier en Île-de-france, invitent à reporter la question de la réalisation du prolongement de l’a104 à long terme. »
Et d’ajouter : « Le conseil recommande de ne pas prévoir une réalisation du projet de prolongement de l’autoroute A104 avant 2038, quel que soit le scénario considéré et d’en réexaminer l’opportunité d’ici 2030. » Le conseil préconise également de « mettre à profit le temps disponible pour approfondir les solutions alternatives d’amélioration du réseau structurant existant ».
« Un non-sens environnemental »
Le maire de Conflans-saintehonorine, Laurent Brosse, salue cette décision. « Cet avis va dans le sens d’une utilisation pragmatique des deniers publics et de la préservation de notre environnement. L’investissement de 3 milliards d’euros (et en réalité sans doute beaucoup plus) pour un tronçon limité de l’autoroute A104, dans un secteur urbanisé, n’est pas concevable aujourd’hui dans un contexte budgétaire contraint. Ce projet autoroutier est un non-sens environnemental au moment où s’appliquent les conclusions du Grenelle de l’environnement et de la COP21, la conclusion du rapport le souligne d’ailleurs. »
L’édile rappelle que le conseil municipal avait, à l’unanimité, voté en faveur de l’abandon de tout projet autoroutier. « J’invite désormais le Gouvernement à suivre notre demande et à
« Nous sommes contents de cette décision du conseil d’orientation des infrastructures qui est dans la lignée de celle de la commission Mobilité 21. » Christiane Paravy, présidente du collectif d’opposants au prolongement de la Francilienne à l’ouest (Copra 184) accueille favorablement les conclusions du rapport rendues publiques le 1er février dernier. « Ce que nous voulons maintenant, ce sont des réalisations pour améliorer la circulation dans les Yvelines et dans le Val-d’oise, notamment au niveau de la RN184, tout en protégeant mieux les riverains,
mettre un terme définitif à ce projet d’autoroute urbaine et de lancer les études dans les meilleurs délais sur une solution alternative qui pourrait car rien n’a été fait dans ce sens depuis trente ans. »
Le Copra 184 souhaite également rencontrer le maire de Saint-germain-en-laye, Arnaud Péricard, pour échanger avec lui sur la nécessité, selon le collectif, d’aménager un échangeur à l’entrée nord de la commune pour pouvoir rejoindre l’a14 depuis la RN184. « On pourrait envisager qu’il n’y ait pas de péage à ce niveau-là et cela permettrait aux conducteurs de rejoindre facilement, via l’a14, La Défense et Paris mais aussi l’a13. » passer par le réaménagement complet de la RN184 dans les Yvelines et le Val-d’oise. »