Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Véhicules autonomes : êtes-vous prêts à les utiliser ?
Un débat citoyen était organisé vendredi 27 janvier à Conflans-sainte-honorine au sujet des attentes des habitants du territoire concernant les véhicules sans conducteur appelés à remplacer nos voitures actuelles.
Et vous comment réagiriezvous si des véhicules autonomes arrivaient dans la société demain ? C’est l’une des questions posée à la soixantaine de citoyens inscrits au premier débat citoyen autour du véhicule autonome, organisé à Conflanssainte-honorine, samedi 27 janvier.
Durant toute la journée, ces résidents venus de toute la région francilienne ont visionné des films présentant le concept du véhicule sans conducteur et ont débattu entre eux. Pour la première fois en France, ce débat, chapoté par Missions Publiques, a bénéficié du soutien de la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPS & O).
Technologique et politique
Si le sujet du véhicule autonome revient assez fréquemment dans les discussions et émissions télévisées, au niveau politique, peu d’élus s’emparent du sujet. « Aucune politique publique ne s’occupe du sujet alors que tous les jours nous entendons parler des véhicules autonomes et de leurs arrivées imminentes, souligne Yves Mathieu, codirecteur chez Missions Publiques. Les villes ne sont pas pensées pour accueillir ce genre de véhicules. Il faut donc repenser les voies de circulation et de stationnement, c’est pour cela qu’il est nécessaire que ce sujet devienne politique. »
Pour que les véhicules autonomes deviennent un sujet de campagne et répondent aux attentes des citoyens, « il était nécessaire de les consulter afin de porter à la connaissance des politiques et des équipes qui réalisent ces véhicules leurs avis. »
Voiture à la demande
Encore à l’étude sur le sol français, ces véhicules révolutionnaires ont déjà pu être testés aux États-unis. « Le but est que les voitures autonomes remplacent le parc automobile actuel, détaille Judith Ferrando, codirectrice chez Missions Publiques. Les voitures ne seraient plus le bien matériel d’une personne mais de la collectivité. » Concrètement, cela fonctionnerait comme un système de location. Les véhicules resteraient stationnés chez un professionnel. Dès que vous avez besoin de vous déplacer, vous en commandez un. « Cela pourrait ainsi permettre de remédier au problème du stationnement, souligne Judith Ferrando. À terme, les services à la population comme les bus pourraient aussi devenir autonomes. » Une menace pour l’emploi ? « Cela amènerait à la disparition de certains emplois mais d’autres seraient créés », tient à rassurer Judith Ferrando. Pour ce conducteur de bus yvelinois, qui a pris part au débat, c’est à « l’état de mettre en place des solutions pour créer des emplois et ne pas faire augmenter le chômage si les véhicules autonomes se mettent en place. »
« La consultation ? Une bonne chose »
Ce projet sera « élaboré en fonction des attentes et des demandes des citoyens », assurent les deux représentants de Missions publiques.
Autour des tables, « les personnes sont assez réceptives aux informations qui leur sont fournies, expliquent Helder et Antonin, présents en tant que facilitateurs auprès de chaque groupe. Ils sont pour la plupart bien renseignés sur le sujet, ce qui leur permet de pouvoir bien discuter entre eux. »
Medhi, 33 ans, résident à Levallois, salarié dans l’informatique, est très intéressé par le sujet. « Tout progrès technologique doit être réfléchi en fonction de son impact sur la société. Il faut donc penser à comment intégrer ces véhicules et cela commence dans la sphère privée puis professionnelle. » Pour Florence, passionnée par les nouvelles technologiques : « J’aimerais beaucoup voir ce véhicule en service dans la vie quotidienne. » Un point de vue partagé par Monique, de Mantesla-jolie : « Si l’on est venu à ce débat, c’est que l’on est intéressé par cette nouveauté. Je me sens prête à utiliser ces véhicules. »
À noter qu’une consultation citoyenne était également organisée en simultanée à Rennes, La Rochelle, Toulouse et Sophiaantipolis.