Le Courrier des Yvelines (Poissy)

Leur défense ? Travestir la vérité

- Da. G.

Ils sont jeunes et ne doutent de rien. Même devant un tribunal. Djibi et Amir, 19 ans, sont des apprentis délinquant­s. Leurs casiers judiciaire­s en attestent. Trois mentions pour le premier, une seule avant le 31 janvier pour le second.

Le duo a été interpellé en flagrant délit de tentative de vol, le 13 octobre dernier. Il était 2 h 30 du matin. Ils avaient entrepris l’effraction d’un local à vélos d’une résidence de la rue des Vergers, à Carrièress­ous-poissy. Munis d’un pied de biche, d’un tournevis, d’un marteau brise-vitre dérobé dans un train et les mains gantés. Leur manège, bruyant, avait intrigué un habitant insomniaqu­e. La police les avait surpris à proximité du local, sis au 74, rue des Vergers. Avant cela, ils avaient selon toute vraisembla­nce tenté de forcer un autre « garage » à vélos, au 120. Des traces de dégradatio­ns ont été retrouvées sur la porte d’accès. Les lieux étaient vides.

Placés sous contrôle judiciaire, Djibi et Amir étaient convoqués devant le tribunal le 31 janvier pour répondre de cette tentative de vol. Le premier était également poursuivi pour le recel d’un téléphone portable volé avec violences le 4 octobre à la gare de Poissy. L’iphone a été retrouvé au domicile de Djibi lors de la perquisiti­on.

« On était là par hasard »

Comme de vieux routiers des palais de justice, les deux prévenus ont fourni des réponses pour le moins « fumantes » et pas très crédibles aux questions posées par la présidente. Le ridicule ne tue pas dit le dicton. « On était là par hasard. On avait trouvé un sac avec les outils dans un parc. On voulait juste voler un vélo chacun. Mais pour le local du 120, ce n’est pas nous. Quelqu’un est peutêtre passé avant nous. » Et l’affaire du téléphone. « Ce sont des petits qui me l’ont donné, a soutenu Djibi. Je voulais le rendre à son propriétai­re, que je connais. » « Vous l’avez surtout appelé pour d’abord obtenir son code secret, puis pour tenter de lui revendre pour 200 euros », a poursuivi la présidente.

« On a vraiment l’impression d’être au tribunal pour enfants, face à des individus manquant totalement de maturité », a soufflé le procureur en ouverture de ses réquisitio­ns. Djibi, comme le demandait le ministère public, a finalement été condamné à 12 mois de prison, dont six mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve. Amir, lui, devra effectuer 210 heures de travaux d’intérêt général dans les dix-huit mois à venir. « Sinon, ce sera 6 mois ferme », a prévenu la présidente.

Newspapers in French

Newspapers from France