Le Courrier des Yvelines (Poissy)
Victor Yoka, à un gant du ring olympique
C’est en plein entraînement pour les huitièmes de finale des championnats de France, que nous rencontrons Victor Yoka. Sur le ring du Bo’boxing d’achères, il perfectionne ses gestes avec détermination sous les yeux attentifs de son père.
La boxe, chez les Yoka, c’est une histoire de famille. Que vous soyez fan de sport ou juste curieux des performances des athlètes français, le nom Yoka ne vous est pas inconnu.
Du père Victor Yoka, ancien boxeur professionnel au Congo, aux cinq enfants, Samantha, Tony (champion olympique en 2016 aux Jeux Olympiques de Rio, ndlr), Victor, Axel et Shannon, tous ont la passion du combat ! « Mon père ne nous a pas encouragés à pratiquer ce sport. Au contraire, ça ne lui plaisait pas tant que ça. C’est souvent la réaction des parents. C’est un sport assez violent. »
Sans pression familiale, mais c’est en voyant son frère Tony Yoka intégrer l’équipe de France et voyager pour participer à différentes compétitions que Victor développe l’ambition de se faire un nom dans le milieu de la boxe. « Cela me donnait envie aussi, je me suis dit que si lui y arrivait, je ne vois pas pourquoi cela ne marcherait pas pour moi. On a commencé au même endroit, on s’est entraîné ensemble, cela m’a motivé. »
À 8 ans, Victor Yoka pousse les portes du club de Chanteloup-les-vignes. Il passera ensuite par Vernouillet et Les Mureaux avant de devenir licencié du Bo’boxing d’achères en 2017… aux côtés de son frère Axel Yoka, 17 ans et sa soeur Shannon Touré, 16 ans.
À 19 ans, sur les 47 combats qu’a disputés Victor, il en a remporté 37 et perdu 10. « C’est satisfaisant mais pas encore assez bien pour moi. » La pression, il est habitué « et je la supporte plutôt bien. Les titres de mon frère me tirent vers le haut et me donnent envie de me dépasser. »
Malgré son nom, Victor Yoka a su se faire un prénom et voit sa persévérance et son investissement récompensés par ses performances.
Dans la ligne de mire des JO
Champion de France cadet en 2014, vice-champion de France junior en 2015 et champion d’île-de-france en catégorie senior, Victor Yoka s’entraîne pour briller aux Jeux Olympiques. « Mon objectif est d’être sélectionné pour Tokyo et pour Paris bien sûr. »
Des performances qui ravissent Cédric Edmond, président du Bo’boxing et Olivier Bonine, fondateur du club. « C’est pour nous un plaisir et une fierté de le voir évoluer ainsi. Notre souhait c’est de voir nos boxeurs au plus haut niveau. C’est pour cela que nous souhaitons avoir les meilleurs coachs au club pour faire évoluer nos sportifs. »
Élève de L’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance) depuis septembre 2016, Victor Yoka évolue ainsi au sein de l’équipe de France.
Des journées rythmées par des entraînements intensifs de boxe et ses cours pour préparer son BTS management des unités commerciales.
Et pourtant, si sa passion lui demande un investissement conséquent pour évoluer au sein du pôle France, Victor Yoka vit aussi comme un jeune de son âge. Musique, séries comme Games Of Thrones ou Vikings et sorties entre amis font également partie de son quotidien. « J’ai aussi besoin de décompresser et penser à autre chose que la boxe. »
« Un privilège »
Inscrit sur la liste ministérielle depuis 2013 des sportifs espoirs puis haut niveau, Victor Yoka peut prétendre à défendre les couleurs de la France aux prochains Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Un espoir qui, il l’assure « ne me met pas de pression supplémentaire. J’avais 15 ans lorsque j’ai été inscrit sur cette liste, je ne réalisais pas. Aujourd’hui, je me rends compte que c’est un privilège. »
Un privilège qui ne fait cependant pas tourner la tête au jeune boxeur. « Je n’ai pas atteint tous les objectifs que je me suis fixés, je dois encore travailler pour accumuler des titres. Je ne suis pas champion olympique », souligne Victor Yoka avec le sourire, qui rappelle également avec humilité « qu’à L’INSEP, tous les sportifs qui sont là prétendent à une belle carrière. Ils seront peut-être champions de France ou olympique, je ne sais pas. Nous sommes tous au même niveau, il n’y a pas de raison de s’estimer supérieur. »
47 combats à son actif
*Victor Yoka s’est qualifié pour les demi-finales du Championnat de France.
Athlète Français