Le Courrier des Yvelines (Poissy)
La police municipale en cours d’armement
L’armement des policiers municipaux a commencé l’été dernier à Sartrouville. La moitié des agents est désormais équipée.
En 2015, dans la foulée des attentats meurtriers de janvier qui avaient frappé la rédaction de Charlie Hebdo et l’hyper Casher de la Porte de Vincennes, Pierre Fond avait solennellement annoncé qu’il avait pris la décision d’armer sa police municipale. Une jeune policière municipale de la Ville de Montrouge, ne l’oublions pas, avait été aussi la victime d’amedy Coulibaly. Elle s’appelait Clarissa Jean-philippe et était domiciliée à Carrièressous-poissy. Jusqu’à il y a peu, la PM sartrouvilloise n’avait en sa possession que deux armes à impulsions électriques pour se protéger.
Le processus d’armement aura été long. « On aurait aimé aller plus vite, admet Raynald Godart, maire-adjoint délégué à la sécurité (mais aussi à la voirie et à l’assainissement) et accessoirement fonctionnaire de police. Mais il y a des lourdeurs administratives. Et comme on n’est pas les seuls. »
Depuis l’été dernier, les premières formations, « techniques et juridiques », ont enfin débuté. Neuf des 25 agents de terrain sont désormais équipés. Trois de leurs collègues étaient en formation mi-janvier.
L’armement des policiers municipaux étant très encadré par l’état (autorisation préfectorale après enquête de moralité ; formation d’environ 8 jours), il faudra encore plusieurs mois avant que l’effectif au complet soit doté des revolvers Manurhin que la Ville a déjà récupérés auprès de la Préfecture des Yvelines.
Ces armes, vieillissantes « mais en parfait état de marche » souligne Raynald Godart, appartenaient en leur temps à la police nationale. Elles ont été retirées du service actif.
Pour anticiper l’usure inexorable qui les attend, l’absence éventuelle de pièces de rechange, la municipalité a voté au budget 2018 l’acquisition de pistolets semi-automatique 9 mm. Valeur unitaire : entre 1 000 et 1 200 euros. « Ils n’ont pas vocation à être mis en circulation tout de suite. Ils se substitueront au fur et à
mesure aux Manurhin quand cela sera nécessaire. »
Parallèlement, une convention a été nouée avec le stand de tir de Montesson afin que les policiers municipaux sartrouvillois puissent s’entraîner de manière continue et encadrée. « Ce n’était pas obligatoire ! insiste Raynald Godart. Mais on a jugé que cela était indispensable. »
L’arrivée d’armes de poing dans les services a forcément nécessité quelques ajustements. La composition des brigades a ainsi été réorganisée afin que toutes, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, « H24, 7 jours sur 7 », aient au minimum en leur sein un agent armé.
« On aurait aimé aller plus vite » 25 agents à former en tout
Une armoire-forte, avec des casiers individuels, a également fait son apparition au poste de la PM, avenue Jean-jaurès. « Elle est sécurisée par un code. L’arme, dotée d’une puce, doit y être redéposée après la fin du service. »
La prochaine étape consistera-t-elle à équiper la PM de minicaméras piétonne ?
Entraînement continu à Montesson Ajustement dans les brigades
« Le débat reste ouvert, assure Raynald Godart. Pourquoi pas. Maintenant, je trouve regrettable que des policiers, à notre époque, soient toujours obligés de se justifier. Il y aura toujours des brebis galeuses. Et quand il y a une erreur, il doit y avoir sanction. »