Le Courrier des Yvelines (Poissy)

La police municipale en cours d’armement

L’armement des policiers municipaux a commencé l’été dernier à Sartrouvil­le. La moitié des agents est désormais équipée.

- David Goudey

En 2015, dans la foulée des attentats meurtriers de janvier qui avaient frappé la rédaction de Charlie Hebdo et l’hyper Casher de la Porte de Vincennes, Pierre Fond avait solennelle­ment annoncé qu’il avait pris la décision d’armer sa police municipale. Une jeune policière municipale de la Ville de Montrouge, ne l’oublions pas, avait été aussi la victime d’amedy Coulibaly. Elle s’appelait Clarissa Jean-philippe et était domiciliée à Carrièress­ous-poissy. Jusqu’à il y a peu, la PM sartrouvil­loise n’avait en sa possession que deux armes à impulsions électrique­s pour se protéger.

Le processus d’armement aura été long. « On aurait aimé aller plus vite, admet Raynald Godart, maire-adjoint délégué à la sécurité (mais aussi à la voirie et à l’assainisse­ment) et accessoire­ment fonctionna­ire de police. Mais il y a des lourdeurs administra­tives. Et comme on n’est pas les seuls. »

Depuis l’été dernier, les premières formations, « techniques et juridiques », ont enfin débuté. Neuf des 25 agents de terrain sont désormais équipés. Trois de leurs collègues étaient en formation mi-janvier.

L’armement des policiers municipaux étant très encadré par l’état (autorisati­on préfectora­le après enquête de moralité ; formation d’environ 8 jours), il faudra encore plusieurs mois avant que l’effectif au complet soit doté des revolvers Manurhin que la Ville a déjà récupérés auprès de la Préfecture des Yvelines.

Ces armes, vieillissa­ntes « mais en parfait état de marche » souligne Raynald Godart, appartenai­ent en leur temps à la police nationale. Elles ont été retirées du service actif.

Pour anticiper l’usure inexorable qui les attend, l’absence éventuelle de pièces de rechange, la municipali­té a voté au budget 2018 l’acquisitio­n de pistolets semi-automatiqu­e 9 mm. Valeur unitaire : entre 1 000 et 1 200 euros. « Ils n’ont pas vocation à être mis en circulatio­n tout de suite. Ils se substituer­ont au fur et à

mesure aux Manurhin quand cela sera nécessaire. »

Parallèlem­ent, une convention a été nouée avec le stand de tir de Montesson afin que les policiers municipaux sartrouvil­lois puissent s’entraîner de manière continue et encadrée. « Ce n’était pas obligatoir­e ! insiste Raynald Godart. Mais on a jugé que cela était indispensa­ble. »

L’arrivée d’armes de poing dans les services a forcément nécessité quelques ajustement­s. La compositio­n des brigades a ainsi été réorganisé­e afin que toutes, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, « H24, 7 jours sur 7 », aient au minimum en leur sein un agent armé.

« On aurait aimé aller plus vite » 25 agents à former en tout

Une armoire-forte, avec des casiers individuel­s, a également fait son apparition au poste de la PM, avenue Jean-jaurès. « Elle est sécurisée par un code. L’arme, dotée d’une puce, doit y être redéposée après la fin du service. »

La prochaine étape consistera-t-elle à équiper la PM de minicaméra­s piétonne ?

Entraîneme­nt continu à Montesson Ajustement dans les brigades

« Le débat reste ouvert, assure Raynald Godart. Pourquoi pas. Maintenant, je trouve regrettabl­e que des policiers, à notre époque, soient toujours obligés de se justifier. Il y aura toujours des brebis galeuses. Et quand il y a une erreur, il doit y avoir sanction. »

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(© Ville de Sartrouvil­le). La moitié des agents est aujourd’hui armée

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