Le Courrier des Yvelines (Poissy)
ARRIVÉE DES BRETONS à POISSY
La section généalogie du Cercle d’études historiques et archéologiques de Poissy a mené des recherches dans les registres d’état civil de Poissy afin d’établir une chronologie des flux migratoires en provenance de la Bretagne jusqu’à la cité Saint-louis.
Quatre phases peuvent être identifiées : fin du XIXE siècle, 1925, après la Seconde Guerre mondiale et enfin les années 60.
Le début du chemin de fer et de l’industrialisation est à l’origine des migrations les plus importantes. De nombreux Bretons participent notamment à la construction de la première ligne de chemin de fer française, entre Paris et Saint-germain-en-laye, inaugurée en 1837.
Main d’oeuvre courageuse
Du fait de l’avènement de la révolution industrielle, l’agriculture périclitant et une démographie galopante en terre bretonne, bon nombre de Bretons se laissent tenter par le rêve parisien. La majorité d’entre eux n’ont qu’un niveau d’instruction très limité et des compétences exclusivement agricoles. Quand ils parlent français, ils parlent très mal. Les employeurs de la région parisienne apprécient cette catégorie de main-d’oeuvre peu revendicative, dure à la tâche et courageuse.
Les besoins en personnel de maison, un environnement maraîcher important et la présence de nombreuses industries en plein essor, dont celle de l’automobile, sont à l’origine de l’importante communauté bretonne pisciacaise.
Au fur et à mesure, un environnement socioculturel s’organise et donne naissance à une multitude d’amicales de Bretons et de cercles celtiques. À Poissy, il est de coutume que le dimanche, les Bretons se rendent dans certains cafés où ils retrouvent des gars et des filles du pays afin de tenter d’avoir des nouvelles de leur région ou de leur village d’origine.
Rencontres dominicales
Ces rencontres dominicales donnent naissance, en 1935, à la première Amicale des Bretons de Poissy. Mais, c’est surtout après la Seconde Guerre mondiale que se développe le mouvement folklorique breton. Les nouvelles générations revendiquent pleinement leur appartenance bretonne, renforcées dans leur démarche par ceux qui sont nés en région parisienne de parents auxquels ils reprochent de s’être laissés voler leur identité. Ils se mettent alors à réapprendre la langue, l’histoire, les chants, la musique de leur Bretagne.
Ce mouvement réactionnaire donnera naissance à Poissy au premier bagad et pendant plusieurs années au Pardon des Bretons de la vallée de la Seine (Gouel Ar Vretoned).