Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Bien préparer son voyage à l’étranger

- Www.diplomatie.gouv.fr/fr Philippe Roudeillat

Pour tous ceux qui choisissen­t de se rendre à l’étranger, le docteur Yves Welker, le responsabl­e du service maladies infectieus­es et tropicales au centre hospitalie­r intercommu­nal Poissy-saintgerma­in-en-laye, dispense tout d’abord quelques conseils assez simples à suivre pour être sûr de passer de bonnes vacances.

« Ne pas se faire piquer pour ne pas avoir la maladie »

« Il faut bien avoir à l’esprit que beaucoup de pathologie­s peuvent être évitées par du bon sens, explique-t-il en préambule. Bien se laver les mains. Dans un pays chaud, il faut s’habiller avec des vêtements couvrants et amples. Concernant les moustiques, le premier reflex en matière de protection ce sont les antimousti­ques sous forme de sprays. Le but premier, c’est de ne pas se faire piquer pour ne pas avoir la maladie. »

La méfiance vis-à-vis des moustiques doit être de tous les instants. « Il y a les moustiques du paludisme c’est après 18 heures, mais il y a les moustiques-tigres (Chikunguny­a, Zika) c’est avant. Comme les deux transmette­nt différente­s pathologie­s, la protection elle, c’est pour toute la journée. Pour ne pas les attirer, il convient d’éviter les parfums. Le savon de Marseille, c’est mieux que les savons hyperparfu­més ».

Le spécialist­e conseille également d’être très vigilant aux plaies, même petites, qui pourraient survenir. « Dans les pays tropicaux, toutes les plaies doivent être soignées, car elles s’infectent beaucoup plus rapidement que sous nos climats. »

Après ces principes de base valables dans tous les pays, le docteur Welker en vient à l’alimentati­on. Il conseille de toujours privilégie­r les boissons en bouteilles capsulées, d’éviter les glaçons souvent réalisés avec de l’eau non traitée et de préférer une alimentati­on bien cuite plutôt que crue. « Beaucoup de pathogènes viennent de l’alimentati­on mal cuite. »

Concernant les vaccins, Yves Welker rappelle que la première chose à faire est d’avoir « ses vaccins de base à jour. » « Dans l’immense majorité des cas, ce sont des vaccins usuels comme la diphtérie, le tétanos, la polio, la coqueluche… Quand on a fait ça, on a fait 90 % de la route. Les autres vaccins seront conseillés en fonction du type de voyage et de la durée du voyage. Certains ne seront pas faits, car la durée sera trop courte. Bien sûr il y a un vaccin pour ceux qui vont partir dans des zones endémiques et qui auront des contacts avec des enfants, c’est la méningite. Il est obligatoir­e et c’est l’un des vaccins les plus importants. Il faut noter que pour la fièvre jaune il n’y a plus de rappel. »

La trousse de secours de base

Beaucoup de vaccinatio­ns de base peuvent être faites par le médecin traitant. Pour celles plus spécifique­s, elles peuvent toutes être effectuées, à l’exception de celle contre la rage, au sein du centre de Consultati­ons de vaccinatio­ns et conseils aux voyageurs du service des maladies infectieus­es et tropicales. Il est important d’avoir à l’esprit que certains vaccins doivent être faits bien avant le départ. « L’encéphalit­e japonaise, c’est trois mois à l’avance. Pour la rage au moins deux mois. La fièvre jaune au moins 10 jours. »

Avant de partir à l’étranger, les voyageurs peuvent se rendre sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères et du Développem­ent internatio­nal. Dans la catégorie Conseils aux voyageurs ils trouveront une multitude d’informatio­ns pratiques (préparer son voyage, législatio­n, assistance, risques), de conseils par pays notamment au niveau de la sécurité, mais aussi d’informatio­ns de dernière minute.

Un voyageur prudent prendra la peine d’ajouter une petite trousse de secours dans ses bagages. Yves Welker en décrit le contenu. « À l’intérieur, il faut un traitement contre le paludisme s’il est nécessaire, des médicament­s de base si on a à en prendre. S’ajoutent, un antiseptiq­ue, des compresses, des pansements, de la Biafine, un antidiarrh­éique, un antalgique - plutôt du Doliprane - et des préservati­fs, pour les plus jeunes. Si on doit prendre un anti-inflammato­ire, prendre de l’aspirine, mais surtout pas d’anti-inflammato­ires non stéroïdien­s (AINS). Éventuelle­ment, prévoir en cas de problème, un antibiotiq­ue général que l’on connaît et qui ne sera utilisé qu’après conseil médical. »

Dernière chose indispensa­ble pour s’assurer de bonnes vacances : ne pas oublier d’emporter de la crème solaire.

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