Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Le Département au chevet des agriculteurs sinistrés
Ils étaient plusieurs agriculteurs, mercredi dernier, réunis à Vernouillet puis à Triel, pour demander au Département des terrains afin de faire repartir leur activité au plus vite. Pierre Bédier a proposé le Parc de Montesson et le Siaap.
Les intempéries et les inondations ont entamé le moral de nombreux agriculteurs des Yvelines. Il faut dire que certains ont perdu la totalité de leurs récoltes sous l’effet des orages et des pluies diluviennes. Mercredi 8 juin, ils se trouvaient sur les terrains de Cédric Beaurain, maraîcher à Vernouillet. « La Seine est entrée vendredi 3 juin, explique Cédric dépité. Les 12 ha ont été touchés. Les salades, les courgettes, les radis, les pommes de terre… J’ai sept personnes qui travaillent avec moi. Je fais quoi ? »
Toute l’exploitation détruite
A ses côtés, Jean-claude Guehennec, un maraîcher du Mesnil-le-roi (lire en pages locales). Avec lui, un jeune agriculteur, Vincent, qui a démarré il y a un an, reprenant l’activité de son père. Il possède une vingtaine d’hectares. « La totalité des exploitations est touchée, fulminent-ils. Les récoltes sont mortes ainsi que celles à venir. Quand on regarde le nombre de salariés employés à nous trois, c’est vingt-cinq personnes. C’est au moins une aide de 500 000 euros chacun qu’il faut. Ce n’est pas comme en hiver, ce qui s’est passé. A cette époque, c’est 100% de notre chiffre d’affaires qui coule. »
Le président du Département, Pierre Bédier et Christophe Hillairet, président de la chambre d’agriculture interdépartementale d’ile-de-france arrivent alors : « Nous allons essayer de trouver des terrains », explique Pierre Bédier. Cédric a six ou sept hectares à Triel qu’il peut mettre à disposition de ses camarades. «Il faut deux choses, explique Christophe Hillairet. Remettre les exploitations en route le plus vite possible. Ensuite, il faudra mettre en place un système pérenne. On ne peut pas demander aux agriculteurs de cultiver sur des zones d’expansion de crues sans les aider lorsque des inondations se produisent. Il faudra une aide structurelle. Sinon, nous ferons des digues pour protéger nos terrains. » Une menace à peine voilée qui aurait des conséquences dramatiques pour les zones d’habitation.
Très rapidement, trois terrains ont été avancés pour faire repartir les activités : « Je vais appeler le président du Siaap (à Saint-germain-en-laye), a indiqué Pierre Bédier. Et il faut peut-être penser à transformer le Parc de Montesson en terrains agricoles. » Enfin, le troisième terrain est celui de Cédric, à Triel, près de Chanteloup. Le président du conseil départemental des Yvelines a accepté de payer l’eau qui servira à mouiller les nouveaux terrains prêtés aux agriculteurs sinistrés. EDF et ERDF devraient être sollicités pour tirer les câbles dans le champ à Triel. « C’est la mesure la plus efficace, a souligné Christophe Hillairet, ravi de voir le Département s’occuper Allainville-aux-bois ; Boinville-le-gaillard, Boutignyprouais (28), Carrièressur-seine, Crespières, Dampierre, Ecquevilly, Épône, Fontenay-mauvoisin, Fontenay-saint-père, Gambais, Gargenville, Mézières, Gazeran, Saint-hilarion, Hermeray, Grandchamp, La Boissièreécole, Le Mesnil-le-roi, Le Tremblay-sur-mauldre, Les Alluets-le-roi, Les Bréviaires, Montesson, Orsonville, Poissy, Rambouillet, Sonchamp, Thoiry, Vernouillet. concrètement d’eux. « C’est bien, le Département, souffle l’un des agriculteurs. L’etat, lui, est incapable de gérer la crise. Et Le Foll (le ministre de l’agriculture) se fout de notre gueule… » Tout est dit.