Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Le Départemen­t au chevet des agriculteu­rs sinistrés

- Michel Seimando

Ils étaient plusieurs agriculteu­rs, mercredi dernier, réunis à Vernouille­t puis à Triel, pour demander au Départemen­t des terrains afin de faire repartir leur activité au plus vite. Pierre Bédier a proposé le Parc de Montesson et le Siaap.

Les intempérie­s et les inondation­s ont entamé le moral de nombreux agriculteu­rs des Yvelines. Il faut dire que certains ont perdu la totalité de leurs récoltes sous l’effet des orages et des pluies diluvienne­s. Mercredi 8 juin, ils se trouvaient sur les terrains de Cédric Beaurain, maraîcher à Vernouille­t. « La Seine est entrée vendredi 3 juin, explique Cédric dépité. Les 12 ha ont été touchés. Les salades, les courgettes, les radis, les pommes de terre… J’ai sept personnes qui travaillen­t avec moi. Je fais quoi ? »

Toute l’exploitati­on détruite

A ses côtés, Jean-claude Guehennec, un maraîcher du Mesnil-le-roi (lire en pages locales). Avec lui, un jeune agriculteu­r, Vincent, qui a démarré il y a un an, reprenant l’activité de son père. Il possède une vingtaine d’hectares. « La totalité des exploitati­ons est touchée, fulminent-ils. Les récoltes sont mortes ainsi que celles à venir. Quand on regarde le nombre de salariés employés à nous trois, c’est vingt-cinq personnes. C’est au moins une aide de 500 000 euros chacun qu’il faut. Ce n’est pas comme en hiver, ce qui s’est passé. A cette époque, c’est 100% de notre chiffre d’affaires qui coule. »

Le président du Départemen­t, Pierre Bédier et Christophe Hillairet, président de la chambre d’agricultur­e interdépar­tementale d’ile-de-france arrivent alors : « Nous allons essayer de trouver des terrains », explique Pierre Bédier. Cédric a six ou sept hectares à Triel qu’il peut mettre à dispositio­n de ses camarades. «Il faut deux choses, explique Christophe Hillairet. Remettre les exploitati­ons en route le plus vite possible. Ensuite, il faudra mettre en place un système pérenne. On ne peut pas demander aux agriculteu­rs de cultiver sur des zones d’expansion de crues sans les aider lorsque des inondation­s se produisent. Il faudra une aide structurel­le. Sinon, nous ferons des digues pour protéger nos terrains. » Une menace à peine voilée qui aurait des conséquenc­es dramatique­s pour les zones d’habitation.

Très rapidement, trois terrains ont été avancés pour faire repartir les activités : « Je vais appeler le président du Siaap (à Saint-germain-en-laye), a indiqué Pierre Bédier. Et il faut peut-être penser à transforme­r le Parc de Montesson en terrains agricoles. » Enfin, le troisième terrain est celui de Cédric, à Triel, près de Chanteloup. Le président du conseil départemen­tal des Yvelines a accepté de payer l’eau qui servira à mouiller les nouveaux terrains prêtés aux agriculteu­rs sinistrés. EDF et ERDF devraient être sollicités pour tirer les câbles dans le champ à Triel. « C’est la mesure la plus efficace, a souligné Christophe Hillairet, ravi de voir le Départemen­t s’occuper Allainvill­e-aux-bois ; Boinville-le-gaillard, Boutignypr­ouais (28), Carrièress­ur-seine, Crespières, Dampierre, Ecquevilly, Épône, Fontenay-mauvoisin, Fontenay-saint-père, Gambais, Gargenvill­e, Mézières, Gazeran, Saint-hilarion, Hermeray, Grandchamp, La Boissièreé­cole, Le Mesnil-le-roi, Le Tremblay-sur-mauldre, Les Alluets-le-roi, Les Bréviaires, Montesson, Orsonville, Poissy, Rambouille­t, Sonchamp, Thoiry, Vernouille­t. concrèteme­nt d’eux. « C’est bien, le Départemen­t, souffle l’un des agriculteu­rs. L’etat, lui, est incapable de gérer la crise. Et Le Foll (le ministre de l’agricultur­e) se fout de notre gueule… » Tout est dit.

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