Houilles : polémique autour du port de l’uniforme chez les scouts

Depuis plusieurs jours, la rumeur agite la Toile. Les scouts de Houilles ne porteraient plus l’uniforme sur la voie publique, suite à des agressions. La direction du mouvement de jeunes dément.

La rumeur, aux relents islamophobes, enfle sur Internet. Les scouts de Houilles ne porteraient plus l’uniforme dans les lieux publics. « Ils en ont l’interdiction », selon l’économiste Hervé Juvin, qui a mis le feu aux poudres en lançant cette affirmation, le 3 mai, sur la webtélé d’extrême droite TV Libertés. Selon lui, cette mesure fait suite à une série d’intimidation dont les scouts auraient été victimes : « Certains de ces enfants, de ces adolescents, ont fait l’objet d’insultes, de provocations, voire de menaces. » musulmane comme responsable de ces supposées exactions.

Pourtant, tout cela serait complètement bidon, selon les principaux intéressés. Cette histoire prend tant d’ampleur qu’elle a été démentie par l’étatmajor des Scouts et guides de France. « Non, les scouts de Houilles n’ont jamais été interdits de porter leur chemise. Stop aux mensonges de l’extrême droite », écrit sur Twitter François Mandil, délégué national chargé de la communication. Dans un autre tweet, il assure avoir « contacté » les groupes scouts des différents mouvements implantés dans la commune : « Ils sont scandalisés par cette rumeur », écrit ce cadre sur la plateforme de microblogging.

Au début, les Scouts et guides de France ovillois ne voulaient pas réagir à ces propos, « pour ne pas inciter le public à visionner » la vidéo, explique Matthieu Bourgeois, responsable de groupe de cette section qui compte 200 adhérents : « Vu l’ampleur que cela prend, on se sent obligés de démentir. »

« Il n’y a jamais eu d’agressions de scouts à Houilles. Tout cela est un tissu de mensonges, poursuit-il. Nous n’avons pas non plus donné de consigne sur le port de l’uniforme dans les lieux publics. » Pour lui, cette « rumeur infondée » est montée de toutes pièces « par l’extrême droite ».

Il estime que les dispositions prises dans le cadre du plan vigipirate sont peut-être à l’origine de cette histoire : « Nous restreignons les déplacements en groupe pour des raisons de sécurité, précise le responsable. Il y a peut-être eu un amalgame. C’est la seule chose qui peut donner du grain à moudre à l’extrême droite. » Il évoque, par ailleurs, la possibilité d’une plainte pour « diffamation » contre l’auteur de la polémique.