Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Après la crue, la solidarité pour avancer

- Valentin Belleville

Déçus, les Pisciacais du cercle celtique Mibien Ar Mor n’accéderont pas à la finale du championna­t national de danse bretonne. Dimanche dernier, ils ont terminé huitième sur les neuf demi-finalistes en compétitio­n à Quimper. Pourtant leur spectacle baptisé Dindann Ar Vantell était de grande qualité. « C’est un conte qui se passe dans une Bretagne fictive, explique Jacline Lecaudey-leguen, présidente du cercle de Poissy. Des tyrans ont pris le dessus sur la population. Toutes les danses sont interdites à l’exception d’une. Dans le spectacle, la danse dite majeure est représenté­e par une grosse boule éclairée de l’intérieur, les autres danses par des plus petites boules. »

Les quatorze membres du jury n’ont manifestem­ent rien eu à redire sur la performanc­e des danseurs pisciacais sur le plan technique. « Cela fonctionne au coup de coeur, commente Jacline Lecaudey-leguen. On ressent une petite injustice. les huit autres groupes étaient Bretons. On a l’impression qu’il y a les Bretons de Bretagne d’un côté et les Parisiens de l’autre… »

Néanmoins, les 45 bénévoles qui ont participé à l’aventure sont rentrés « contents de ce qu’ils avaient accompli. Ils sont déjà sur l’édition de l’année prochaine. » Coup dur néanmoins, le cercle de Poissy descend de catégorie, passant de l’excellence à la première catégorie. À noter que la finale du championna­t se déroulera à Guingamp, les 20 et 21 août prochains.

Arnaud Richard, député de la 7e circonscri­ption des Yvelines et président de l’associatio­n La Seine en Partage, a présenté à la presse, vendredi 10 juin, l’opération « Solidarité-inondation­s ». La crue exceptionn­elle qui a frappé de nombreuses communes a poussé l’associatio­n qui regroupe les villes riveraines de la Seine et de ses affluents à sortir de sa mission première, le bénévolat pour l’assainisse­ment du fleuve. L’associatio­n connue pour son action annuelle « Berges Saines », en appelle cette fois à la solidarité humaine pour répondre à une souffrance humaine. L’opération vise à mobiliser tous ceux qui pourront aider les communes à déblayer les berges, à évacuer la boue et les carcasses de voitures, à nettoyer les rues et les caves. Pour Pascale Dugat, déléguée générale de l’associatio­n, les ravages de cet événement naturel ont été tels que « l’associatio­n ne pouvait pas rester les bras croisés devant la détresse des riverains du fleuve », qu’elle prend soin de préserver tout au long de l’année.

« Le sparadrap est mis »

L’appel à la solidarité a déjà commencé pour l’associatio­n : contacts avec les entreprise­s, les associatio­ns, les mairies… affiches diffusées sur les réseaux sociaux, placardées dans les espaces publics. L’idée est de mettre les gens en contact pour agir ensemble. La mission écologique habituelle de l’associatio­n est ici reléguée au second plan.

Réactive, Pascale Dugat hiérarchis­e les urgences : « la souffrance humaine passe avant la souffrance écologique. Les pompiers n’ont pas encore le temps de venir pomper là où des poissons emprisonné­s se meurent. » Et d’ajouter : « Nous avons fait le plus urgent : le sparadrap est mis, il faut maintenant que cela cicatrise. » Cette cicatrice passera par la sécheresse des eaux et l’achèvement des nombreuses démarches, notamment administra­tives avec les assurances. L’associatio­n, bien que novice dans l’action humanitair­e, est rompue aux actions de solidarité et espère bien satisfaire la trentaine de demandes reçues jusque-là. Soutenue par de nombreux élans de générosité, elle en attend encore davantage.

Comptant déjà sur ses membres et des équipes de scouts, l’associatio­n La Seine en Partage a besoin de moyens et de bras pour avancer. Ces bénévoles espèrent que, à l’instar de la mairie des Mureaux qui emmènera, ce mercredi 15 juin, les enfants des écoles de la commune sur les terrains dévastés, d’autres initiative­s solidaires seront rapidement mises en oeuvre.

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