Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Les canons anti-pigeons font sursauter les riverains de la plaine

- ML et JVO.

Depuis plusieurs semaines un bras de fer oppose les habitants de la plaine maraîchère aux agriculteu­rs. En cause : l’utilisatio­n par ces derniers de canons effarouche­urs destiné à faire peur aux oiseaux. Ils retentisse­nt environ toutes les deux minutes.

Les habitants en ont plein les oreilles ! Les maraîchers font tonner depuis plusieurs jours des canons bruyants pour chasser une invasion de pigeons en provenance de Paris qui menacent les plantation­s de salades.

Un vrai problème pour Laurence Riu, résidente dans la plaine « C’est l’équivalent d’un coup de fusil de chasse. Depuis fin mai, je passe mes journées à sursauter, c’est une banlieue résidentie­lle, calme d’habitude. Les détonation­s amplifiées et se remarquent immédiatem­ent. J’aurais voulu être au moins prévenue. » Afin de rassurer ses habitants la Ville a communiqué sur son site internet que ce n’était pas des coups de feu.

Pour Daniel Tremel, président des propriétai­res fonciers de Montesson et membre du Cadeb (Collectif d’associatio­n de défense de l’environnem­ent de la boucle de Montesson), cette affaire est délicate « Il est vrai que les détonation­s sont gênantes car elles sont très répétitive­s. Néanmoins les maraîchers sont dans la légalité la plus totale. »

Un arrêté préfectora­l autorise, en effet, les agriculteu­rs à utiliser des canons effarouche­urs de 6 h à 23 h tous les jours sauf le dimanche. Les maraîchers de la plaine de Montesson ne feraient tonner les canons qu’entre 8 h et 20 h. Selon nos informatio­ns, des habitants nous ont indiqué que samedi, les fameux canons ont retenti dès 7h du matin. Un modèle bazooka (sic) a été installé près du stade des Petitschên­es.

Robert Français, le président du syndicat des maraîchers de Montesson et de ses environs, n’a pas souhaité communique­r. Pourtant Laurence Riu n’est pas la seule à se plaindre. Les résidents de la plaine s’agacent également « J’ai déjà prévenu la mairie et la police. Le bruit est vraiment impression­nant et sourd. Surtout qu’il s’avère inefficace sur le long terme puisque les pigeons sont toujours là ». Le bruit se fait même entendre jusqu’à Houilles et Chatou.

Une situation qui force Daniel Tremel à chercher des solutions « On peut penser avoir recours à des éperviers pour chasser les pigeons ». D’autant plus que ces nuisances sonores viennent s’ajouter aux nuisances olfactives produites par la Société des espaces verts qui produit du compost. Un cumul qui commence sérieuseme­nt à agacer le voisinage, qui affirme en avoir plusieurs fois parlé avec les agriculteu­rs qui ne veulent rien entendre. Mais Daniel Tremel ne perd pas espoir : « C’est difficile d’accorder tout le monde. L’agriurbani­sme est toujours difficile à gérer car les attentes et les contrainte­s de chacun sont très différente­s. » nous explique M. Tremel « Je pense qu’il est néanmoins possible de trouver un terrain d’entente entre les deux partis. » Les plaignants devraient rédiger une lettre aux autorités dans les prochains jours pour essayer de trouver une solution à ce problème qui d’après le voisinage dur depuis trop longtemps.

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