Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Les fidèles ont manifesté leur attachement à leur église
Cent cinquante catholiques traditionalistes ont manifesté devant l’hôtel de ville afin que l’église Saint-louis reste ouverte pendant des travaux de restauration jugés indispensables.
Ils étaient déterminés. Cent cinquante catholiques traditionalistes ont manifesté devant l’hôtel de ville alors que le maire de Port-marly, Marcelle Gorguès, s’entretenait avec des responsables de leur communauté au sujet de l’église Saint-louis qui doit fermer pour être rénovée. Les fidèles estiment que le bâtiment peut rester ouvert. « Récemment des travaux ont eu lieu dans des églises à Versailles et à Saint-germain-enlaye mais les offices ont pu avoir lieu pendant les weekends », explique un paroissien. Le fidèle souligne le fait que les messes y sont données en latin. « C’est la seule église qui pratique ce rite dans tout le secteur et beaucoup de gens viennent pour cette raison. Empêcher 1 400 personnes de fréquenter l’édifice pendant un an ne tient pas compte de la réalité… » Les paroissiens dénoncent un manque de concertation. Une grande majorité d’entre eux habitent à l’extérieur de Port-marly. « C’est comme cela depuis 1970 car le curé de l’époque a été le seul de la région à avoir gardé la messe en latin. Les fidèles sont venus avec le bouche-àoreille. » Pour les manifestants il s’agit de travaux extérieurs qui n’empêchent pas l’organisation des messes.
Rite tridentin
« Je suis attachée au rite sacré, tridentin. Le culte rendu à Dieu est pour moi plus beau et plus vrai. Nous avons besoin d’une église d’autant que quatre messes sont organisées chaque dimanche », explique Sabine, une autre paroissienne. Marcelle Gorguès s’est entretenue avec le père Olivier de Rubercy, le chanoine Guitard Chapelain, ainsi que le vicaire général, le père Bonafé, qui va s’occuper de trouver un nouveau lieu de prière pour les fidèles.
À l’issue de la réunion, l’élue a tenu à préciser que cette église « est une propriété communale, classée au patrimoine historique ». Mais selon Marcelle Gorguès, « le bâtiment présente un état extrêmement préoccupant pour la sécurité des personnes » parce qu’« aucuns travaux conséquents n’ont été réalisés depuis des décennies». Le maire estime que l’édifice doit être interdit au public pendant sa rénovation pour des raisons de sécurité. « Si cette église reste ouverte et qu’un enfant vient à se blesser, tout le monde va se tourner vers moi en oubliant la pression exercée par cette communauté. Je ne peux garantir la sécurité absolue. »
Fréquentation importante
Les travaux devraient démarrer à la fin de l’été.
« Je suis très sensible au patrimoine de ma commune et par conséquent j’ai décidé de me lancer dans cette restauration. Nous avons tout préparé. Le choix de l’architecte et les études ont eu lieu ainsi que le financement. »
Le maire pointe la fréquentation très importante du site. Marcelle Gorguès va essayer de réduire la durée de fermeture prévue pour dix mois. « Je n’ai pas l’intention de chasser ces paroissiens de l’église. Ils n’ont aucune raison d’être inquiets. » Les travaux sont estimés à deux millions d’euros. Ils vont concerner la toiture, le beffroi et les murs qui « ont des dégradations importantes ». La Direction régionale des affaires culturelles (Drac), la région, le département et la commune vont financer l’opération.