Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Gratuit : la galerie des Carrosses à Versailles

- Florie Cedolin

Fermée au public depuis 2007, la galerie des Carrosses est de nouveau ouverte depuis le mardi 10 mai, grâce au mécénat de la Fondation d’entreprise Michelin.

Il aura fallu attendre presque dix ans pour pouvoir de nouveau admirer la collection de carrosses du Domaine national de Versailles. L’attente est finie. Depuis le mardi 10 mai, la galerie des Carrosses, dans la Grande Écurie, est de nouveau ouverte au public.

C’est suite au succès de l’exposition Roulez carrosses en 2011-2013 au musée des Beaux-arts d’arras qu’il est apparu nécessaire de les remettre en valeur et de les présenter au public de manière pérenne. « C’était triste de savoir que ces carrosses, restaurés, ne seraient pas montrés au public, souligne Catherine Pégard, présidente de l’établissem­ent public du Domaine national de Versailles. Et parfois, une bonne fée se met sur notre route puisque c’est à ce moment-là que j’ai rencontré le président de la Fondation d’entreprise Michelin. » Avec la galerie des Carrosses, c’est toute la politique de réouvertur­e du musée national qui se poursuit. Après la galerie de l’histoire de France ou encore les Appartemen­ts des filles de Louis XV, c’est donc une « nouvelle porte du château qui s’ouvre aux visiteurs » pour Catherine Pégard.

1 000 m2 restaurés

Récemment restaurée, cette collection de carrosses, l’une des plus importante­s d’europe mais encore largement méconnue du public, est présentée dans un nouvel espace entièremen­t repensé.

Constitué de deux galeries, l’espace d’exposition a quasiment doublé et s’étend à présent sur près de 1 000 m2, ce qui permet un important déploiemen­t de la collection. Le projet scénograph­ique a été réalisé dans le respect de l’esprit et de l’architectu­re des lieux, les Écuries royales bâties par Jules Hardouin-mansart entre 1679 et 1682. Un nouvel éclairage met en valeur ces oeuvres de bois et de bronze doré. Les carrosses sont même éclairés de l’intérieur. Ce nouvel espace agrandi permet, par exemple, de présenter deux carrosses attelés, dont celui du Sacre de Charles X, à huit chevaux empanachés et garnis des précieux harnais de maroquin rouge et de bronze doré, pour donner aux visiteurs une idée de la grandeur et du faste des grands cortèges de cérémonie sous l’ancien Régime, l’empire et la Restaurati­on.

La galerie est ainsi divisée selon les périodes : les berlines du mariage de Napoléon Ier, les chaises à porteurs et voitures d’enfant, la berline du baptême du duc de Bordeaux, les traîneaux de la Cour, le carrosse du Sacre de Charles X, le char funèbre de Louis XVIII et les voitures de la présidence. Une passerelle de visite en bois a été mise en place de long des deux galeries, permettant aux visiteurs de dominer légèrement les oeuvres et d’en découvrir l’intérieur.

L’histoire de France racontée à travers les carrosses

La collection de Versailles se compose uniquement de berlines de gala, conçues pour frapper les esprits. Onze berlines, un char funèbre, deux berlines d’enfant, six traîneaux de fantaisie, six chaises à porteurs, une maquette de carrosse Louis XV, 700 éléments de harnais et 440 ornements de passemente­rie composent cette collection.

Au-delà de sa qualité artistique, celle-ci est aussi en quelque sorte un salon de l’auto des XVIIIE et XIXE siècles présentant les plus beaux prototypes et les dernières avancées de la carrosseri­e française de l’époque en matière de confort, de performanc­e et de technique.

Chaque carrosse raconte ainsi une page de l’histoire de France. « Ici, il n’y a aucun véhicule de voyage, seulement des véhicules d’apparat, rappelle Hélène Delalex, attachée de conservati­on en charge de la galerie des Carrosses. Nous avons, par exemple, la chance d’avoir la berline des enfants de Louis XVI et Marie-antoinette. » La Cour impériale à son apogée est ainsi dépeinte grâce aux berlines du mariage de Napoléon et Marie-louise. La Restaurati­on, et ses efforts pour redonner du lustre à la dynastie légitime après l’épopée napoléonie­nne, est notamment représenté­e par le carrosse du Sacre de Charles X. « Nous devions montrer toute cette richesse de Versailles aux visiteurs », conclut Catherine Pégard. Prochaine réouvertur­e annoncée : l’aile de Trianon sous Bois, en juin, là où Charles de Gaulle avait choisi d’installer la résidence du président de la République.

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