Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Des expatriés pensent déjà au retour en France

- R.V.

Vendredi matin, à Londres, les expatriés se sont levés avec la gueule de bois. Pour Jessica, installée dans la capitale britanniqu­e, cette sortie de l’union européenne (UE) se traduit par une grande « inquiétude ». Cette salariée dans le domaine du recrutemen­t, qui a effectué une partie de sa scolarité à Sartrouvil­le, était favorable au remain : c’est-à-dire que l’angleterre reste au sein de L’UE.

Expatriée depuis cinq ans en Grande-bretagne, son statut ne lui permettait pas de voter. Logique, estime-t-elle : « Cette décision appartient uniquement aux Anglais ». Elle craint évidemment pour son avenir profession­nel au sein de son pays d’adoption : « On entend dire que ça ne devrait pas impacter les Français qui sont déjà sur place. Je n’y crois pas », poursuit la jeune femme, qui a juste eu besoin de sa carte d’identité française pour trouver un emploi.

Comme pour beaucoup de personnes en Angleterre, elle est confrontée aux incertitud­es et aux interrogat­ions. « On va peut-être aller sur un modèle ou seuls ceux qui possèdent des compétence­s nécessaire­s à l’économie anglaise (profession­nels de la finance et de la santé notamment), bénéficier­ont de simplifica­tions dans les formalités administra­tives pour obtenir leur visa. Les autres, je pense qu’ils devront effectuer des demandes classiques, comme pour l’australie ou les États-unis. » D’ailleurs, au sein de la communauté française installée dans la capitale britanniqu­e, nombreux sont ceux qui envisagent déjà de revenir dans leur pays… ou de s’expatrier ailleurs.

Jessica, qui a choisi l’angleterre, notamment pour son taux de chômage plus bas qu’en France (environ 5,5 % contre 10,5 %), s’inquiète maintenant des conséquenc­es économique­s pour le pays : « Je ne pense pas que l’angleterre se remette du Brexit facilement », estime la jeune femme, craignant une « possible récession ». Même ses collègues britanniqu­es, qui majoritair­ement ne voulaient pas de cette sortie, sont « déçus » et craignent de perdre leur emploi.

Londres est morose

Londres, plutôt favorable au remain, était plutôt morose vendredi matin. « Les transports étaient à moitié vides. On pense que beaucoup de gens ne se sont pas rendus au travail car ils ont veillé toute la nuit en attendant les résultats, ou par simple déception, conclut-elle. Dans la City (le quartier des affaires londonien), les cadres en costume faisaient la tronche ce matin. Dans le secteur bancaire, beaucoup ont dû travailler toute la nuit. Cela n’empêchera pas les Anglais d’aller au pub ce soir pour discuter Brexit autour d’un verre. »

Il reste maintenant deux ans aux expatriés pour être fixé sur leur sort, le temps que l’angleterre négocie sa sortie de L’UE.

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