Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Conducteur de travaux la semaine, gendarme le week-end

- Kevin Burlot

Il troque le casque de chantier contre le képi environ quatre jours par mois selon les besoins. Conducteur de travaux à la ville, Thomas Lallement, 29 ans, a intégré la réserve de la gendarmeri­e il y a quatre ans. Désormais installé à Rambouille­t, il intervient en renfort de ses collègues « actifs », comprendre gendarmes à plein-temps, sur tout type de missions dans les Yvelines. Le Courrier a pu suivre ce réserviste pendant son service avec la brigade de Septeuil, le weekend dernier.

« Sortir du quotidien »

« Je voulais voir autre chose, me sortir de mon quotidien où je suis la moitié du temps enfermé dans un bureau », confie Thomas. Attiré par le monde de la gendarmeri­e mais surtout de la police depuis tout jeune, il s’est engagé d’abord par curiosité. A dispositio­n du groupement de gendarmeri­e des Yvelines, il reçoit chaque mois un tableau qui recense les besoins de renfort des gendarmes et indique ses disponibil­ités. Pour chaque jour de service, il perçoit environ 50 euros. « On tourne dans toutes les brigades du départemen­t. On est sollicités pour des missions de surveillan­ces, de contrôle routier ou pour le service anticambri­olage ». Le réserviste ne peut pas tout faire, ne peut verbaliser s’il n’est pas assez gradé et ne gère pas la partie administra­tive du boulot. En revanche, si un automobili­ste se fait arrêter par un gendarme réserviste, il lui sera impossible de le savoir. Même uniforme, même équipement - gilet pareballes, arme de poing et bâton télescopiq­ue -, le réserviste ressemble en tout point à un actif. Renseignem­ent Dimanche, Thomas a accompagné le lieutenant Stéphane Quertinier sur différente­s missions. On le sait peu, mais la gendarmeri­e participe elle aussi au renseignem­ent pour les services de l’etat. Sur le secteur rural de Septeuil, les gendarmes s’intéressen­t à l’activité agricole et la catastroph­e qui guette les exploitant­s après des conditions climatique­s cauchemard­esques. « Il faut aller sur le terrain rencontrer les agriculteu­rs, prendre la températur­e. Si des manifestat­ions ou des mouvements se préparent à la rentrée, il est utile de le savoir pour que nous puissions faire remonter l’informatio­n. Avoir un réseau est indispensa­ble pour un gendarme », explique le lieutenant Quertinier, commandant de la communauté de brigades de Septeuil-guerville. Avec lui, Thomas se rend sur place « au cul de la moissonneu­se », rencontrer les agriculteu­rs mais aussi un négociant en céréales.

Ensuite, plus classique, c’est sur un contrôle routier qu’il est mobilisé. C’est lui qui arrête le véhicule, contrôle, prend les papiers, sous le regard du lieutenant. La veille, il a aidé sur un accident mortel impliquant un cycliste, en faisant la circulatio­n, ce qui a permis aux actifs de se concentrer sur les témoignage­s. « C’est la plupart du temps assez calme. Les missions où on part en urgence avec le gyrophare représente­nt peut-être 10% du travail », raconte Thomas.

« Engagement citoyen »

Depuis les attentats et le climat particulie­r qui règne dans le pays, le réserviste yvelinois confie ne pas ressentir de changement réel dans son quotidien de gendarme. « Ma compagne s’inquiète parfois mais on fait un peu plus attention. Je ne rentre pas chez moi en tenue et je n’en parle pas plus que ça autour de moi, c’est tout ». Pas de quoi lui faire quitter l’uniforme. « C’est enrichissa­nt, on est au contact de l’humain on est amenés à voir des choses qu’on ne verrait pas d’habitude. Je le vois aussi comme un engagement citoyen. »

Thomas Lallement, 29 ans, est gendarme réserviste depuis quatre ans. Nous avons pu le suivre dimanche dernier pendant son service avec la brigade de Septeuil.

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