Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Moissons, une année noire

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Christophe Hillairet, le patron des agriculteu­rs d’ile-de-france a retweeté une expression des anciens « C’est du blé à faire dégueuler les poules» !

Elle résume à elle seule, ce à quoi pourraient ressembler les moissons 2016, tant le début des récoltes s’annonce catastroph­ique. Les fortes pluies, le manque de luminosité, le printemps froid ont touché de plein fouet les céréales. « Il y a eu peu de fécondatio­n outre les maladies comme la fusariose ». Les récoltes d’orge sont mauvaises. Et ii suffit de frotter l’épi de blé pour s’en rendre compte que le nombre de grains est minime. D’ores et déjà, la moisson 2016 est annoncée comme catastroph­ique. Dans les silos où se succèdent les agriculteu­rs, les remorques se déchargent rapidement, car les rendements sont au plus bas. « J’ai jamais vu ça, c’est la moitié du rendement habituel », explique-t-on. A cela s’ajoute la baisse du cours du blé : 145 euros la tonne. « Alors que le coût de la production est de 150 euros la tonne », souligne Christophe Hillairet. Il craint le pire en particulie­r pour les jeunes agriculteu­rs qui ont tout emprunté et qui auront aucune rentrée dans leurs trésorerie­s cette année. Il s’active ces derniers jours auprès de la Région, de la préfecture de Région ou des banques pour demander «une année blanche».

Les élus du conseil régional sur le terrain ont constaté sur le terrain des difficulté­s exceptionn­elles que révèle le début de la moisson en Ilede-france.

Pécresse intervient

Les récoltes de blé, de blé dur, d’orge d’hiver et de pois en particulie­r, ont gravement souffert des intempérie­s du printemps : inondation­s, excès d’eau et manque de luminosité ont porté un coup très dur aux récoltes. Les premiers rendements constatés sont historique­ment bas et laissent présager d’importante­s difficulté­s pour l’ensemble des producteur­s, déjà fragilisés par plusieurs années de faibles cours et en particulie­r pour les jeunes installés. Valérie Pécresse a donné rendez-vous aux représenta­nts agricoles francilien­s à la rentrée pour faire le bilan de la moisson et examiner avec eux la stratégie de la filière céréalière francilien­ne dans cette campagne atypique.

Valérie Pécresse demande au gouverneme­nt de prendre en compte ce contexte dans les choix que doit faire la France d’ici fin juillet, dans l’applicatio­n des modalités de la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC). La gravité de la situation impose aujourd’hui de surseoir à tout prélèvemen­t supplément­aire sur le secteur des grandes cultures, tel qu’il est prévu par la réforme de la PAC.

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