Trop de vols de portables « imaginaires »

Le phénomène concerne « monsieur ou Madame Toutle-monde » et prend une véritable ampleur depuis le début de l’année. Les enquêteurs de la Sûreté urbaine de la circonscription d’agglomération de Versailles viennent d’élucider plusieurs affaires de fausses déclarations de vol de téléphone portable.

Six mois de prison et 7 5 000 euros d’amende

Déjà quatre personnes ont été confondues, faisant l’objet de poursuites pénales. Elles seront bientôt convoquées devant le délégué du Procureur de la République pour un rappel à la loi. Mais la police et le parquet de Versailles ont décidé que la situation avait assez duré. Les fausses victimes s’exposent en effet potentiellement à des poursuites judiciaires équivalentes à six mois de prison et 7 500 euros d’amende.

Escroquerie à l’assurance

L’imprécision voire l’incohérence des déclarations des plaignants met souvent la puce à l’oreille des policiers : « De temps en temps on reçoit des plaintes qui paraissent bizarres, avec peu de précision sur les agresseurs présumés », précise un fonctionnaire. Le but de la manoeuvre, pour les prétendues victimes, est de remplacer leur téléphone portable par un modèle dernier cri en faisant jouer leur assurance.

Problème : le vol n’est assuré que s’il est caractérisé, c’est-àdire réalisé avec violence ou effraction, ce qui pousse certaines personnes à mentir en cas de vol simple. Un délit d’escroquerie à l’assurance aux conséquences pénales elles aussi conséquentes.

Autant de confusions dans les dépôts de plaintes qui poussent les enquêteurs à mener de plus amples investigations (géolocalisation, « bornage » de téléphones, réquisition de bandes de vidéosurveillance…). Tout ceci « aux dépens de vraies victimes, bien réelles, dont il faut qu’on s’occupe », précise un policier.

Les faux dépôts de plainte pour vol avec violence ont fait un bond ces derniers mois à Versailles. Des dénonciations mensongères qui encombrent de plus en plus l’action des services.