Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Tony Yoka (Chanteloup) a un titre olympique à aller chercher

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Il est très certaineme­nt la plus grande chance de médaille à Rio parmi les sportifs yvelinois qualifiés. À 24 ans, Tony Yoka rêve d’or olympique et rien d’autre. Il faut dire que le Chantelouv­ais a de quoi nourrir de grosses ambitions puisqu’il est actuelleme­nt le champion du monde en titre dans sa catégorie des superlourd­s (+ 91 kg). Une couronne mondiale, la première dans sa carrière, décrochée en octobre dernier au Qatar.

Champion du monde en 2015

C’est d’ailleurs là-bas qu’il s’est qualifié pour les Jeux de Rio, s’offrant avec cette victoire le luxe de ne pas avoir à disputer plusieurs tournois pré-olympiques pour décrocher son sésame comme cela avait été le cas il y a quatre ans. Car, oui, Tony était déjà de l’aventure en 2012. Il était, d’ailleurs, à Londres le plus jeune concurrent (20 ans) engagé en super-lourd. Mais le tournoi avait tourné court pour lui. Éliminé dès son entrée dans la compétitio­n en huitième de finale par le Canadien Simon Kean. Une énorme désillusio­n. « On me présentait déjà comme un candidat à la médaille mais, au fond de moi, je savais que je n’étais pas prêt, reconnaît-il. Je me suis laissé submerger par les Jeux à l’époque. Je n’ai pas vraiment su gérer cette compétitio­n qui n’est pas comme les autres. Aujourd’hui, je ne suis plus le même boxeur. » En quatre ans, le garçon s’est endurci et a mûri au contact de son entraîneur, Luis Mariano Gonzalez. « J’ai acquis désormais une sacrée maturité dans ma discipline », ajoute le double champion de France senior (2012 et 2014).

Son rêve d’or olympique, c’est dans l’est parisien, à l’institut national du sport, de l’expertise et de la performanc­e (INSEP), qu’il l’a construit depuis le début de l’olympiade. Après avoir fait une partie de sa formation au club des Mureaux. À l’époque, Tony menait une vie comme n’importe quel adolescent. École la journée – collège Notre-dame à Poissy, puis lycée Jules Ferry à Conflans – et entraîneme­nt le soir avant de rentrer au domicile familial à Chanteloup-lesvignes. « C’est une ville qui m’a vu grandir. J’y suis arrivé à l’âge de 5 ans. Tous mes amis d’enfance sont ici », confie celui qui a signé avec la commune, au mois de mai, un contrat d’image pour promouvoir les couleurs chantelouv­aises. « J’avais à coeur de renvoyer l’ascenseur à la ville, qui m’a beaucoup apporté. »

À Rio, « l’artiste », comme on le surnomme, se sait attendu. Beaucoup le voient déjà au sommet de l’olympe. Mais prudence. « J’ai conscience d’avoir marqué les esprits en devenant champion du monde. Désormais, mes adversaire­s savent qu’il faudra compter sur moi mais rien n’est acquis dans le sport. Les compteurs seront remis à zéro. » Dans sa catégorie, 18 boxeurs ont été qualifiés ce qui devrait permettre à Tony d’éviter le premier tour par son statut de tête de série. Son principal concurrent aux Jeux sera très certaineme­nt le Kazakh Ivan Dyczko, médaillé de bronze en 2012.

Deux jours après son titre mondial, Tony Yoka était passé chez lui, à Chanteloup-lesvignes, présenter sa médaille.

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Deux jours après son titre mondial, Tony Yoka était passé chez lui, à Chanteloup-les-vignes, présenter sa médaille.

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