Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Cassandre Beaugrand (Poissy), 19 ans, plus jeune triathlète à Rio

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Les Jeux olympiques à seulement 19 ans ! C’est le privilège conquis par Cassandre Beaugrand, licenciée depuis deux ans au club de Poissy. Une surprise aussi inattendue que méritée pour celle que l’on annonce déjà depuis plusieurs saisons comme la nouvelle pépite du triathlon français.

Une sélection apprise le 13 juillet

Sa sélection, il faut bien le reconnaîtr­e, la Pisciacais­e la doit… au comité olympique allemand qui a décidé de ne garder qu’un des trois dossards attribués. Les deux autres ont donc été redistribu­és le 13 juillet par la fédération internatio­nale, l’équipe de France se voyant ainsi offrir la possibilit­é d’emmener une seconde athlète à Rio. Le choix s’est logiquemen­t porté sur la championne d’europe junior. Médaillée à multiples reprises au niveau national comme internatio­nal chez les jeunes, sacrée championne de France Elite alors qu’elle n’avait encore que 17 ans, Cassandre n’a eu de cesse durant cette olympiade que de franchir les étapes avec l’insoucianc­e que lui confère son jeune âge. « Au gré des saisons, on aurait pu penser qu’elle allait rentrer dans le rang mais au contraire, mois après mois, elle a réussi à franchir de nouveaux caps », confie Frank Bignet, le directeur technique national.

Très tôt, Cassandre a été baignée dans l’univers du sport. Difficile d’échapper à ce sort quand on a notamment un père qui est entraîneur d’athlétisme et, lui-même, ancien triathlète. Pourtant, c’est vers la natation qu’elle s’est dirigée en premier à l’âge de six ans. Mais l’essai a été tout sauf concluant. « Les séances ressemblai­ent plus à du water-polo qu’à autre chose. Je me faisais noyer à chaque fois. Ce n’était pas vraiment la joie », se souvient celle qui s’est également essayée à l’athlétisme. « J’adorais être sur la piste avec les grands que mon papa entraînait. Je voulais tout le temps être au stade. J’adorais l’ambiance car ça rigolait beaucoup. Comme j’étais la plus petite, je pense que j’étais un peu chouchouté­e. »

Une gagnante depuis toute petite

Cassandre, c’est aussi et surtout une demoiselle qui cultive un goût très prononcé pour la victoire. C’est simple, la Pisciacais­e déteste perdre. « J’aime tellement gagner que, même quand je termine deuxième d’une course, je n’arrive pas être satisfaite. Quand j’étais petite, j’avais la rage si je perdais. Il fallait toujours que je sois devant, même à l’entraîneme­nt. » Un tempéramen­t qui est souvent la clé du succès à haut-niveau quand on le combine à des qualités physiques hors du commun dont elle dispose. Ceux qui ont déjà vu courir Cassandre soulignent son relâchemen­t, sa facilité dans l’effort et sa longue foulée qui diffusent cette fausse impression qu’elle ne force jamais en course à pied. Une technique ciselée au fil de sa formation d’athlète car la jeune fille brille tout autant en athlétisme. En atteste, ses deux titres de championne de France junior obtenus cette année en cross-country et sur 3000m.

Grand potentiel pour tête froide. Cassandre sait ce qu’elle veut mais ne dresse pas de plans sur la comète et ne rêve pas plus qu’elle ne s’endort sur ses lauriers. Même si elle sera, à seulement 19 ans, la plus jeune concurrent­e au départ de l’épreuve olympique le 20 août ? « Je ne fais pas attention à l’âge, répond-elle. Pour moi, on est tous pareil au départ d’une course. On a deux bras et deux jambes. L’âge, c’est juste deux chiffres sur un bout de papier. » Ses adversaire­s sont donc prévenues. À Rio, la Pisciacais­e n’aura aucun complexe à venir titiller les plus grandes.

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