Pascal Bouchard, ce verrier amoureux de la lumière

Jusqu’au dimanche 4 septembre, dans le cadre du festival Sculptures en l’île, la Ville d’andrésy accueille les oeuvres de Pascal Bouchard, maître verrier de 56 ans, installé à La Baule.

Un maître verrier invité à l’occasion d’un festival de la sculpture (Sculptures en l’île). L’initiative est loin d’être saugrenue, car comme le dit Pascal Bouchard lui-même : « un vitrail est une sculpture, la différence est que la lumière traverse le premier et pas la seconde. » Le public est invité à venir découvrir ces sculptures de lumière à l’espace Julien-green d’andrésy, d’ici le 4 septembre.

Pascal Bouchard, 56 ans, n’est pas Andrésien. Né à Berck-surmer, il poursuit des études d’histoire de l’art à la Sorbonne, à Paris. « J’ai d’abord été professeur d’aquarelle. J’aime à dire que j’ai travaillé la transparence du papier avant la transparence du verre. » Puis, il fait la rencontre de Jeannette Weiss Grüber, petite fille de Jacques Grüber (1870-1936), célèbre peintre verrier, fondateur de l’école de Nancy. « Elle m’a donné de précieux conseils. Je me suis formé dans plusieurs ateliers parisiens, je dis souvent que c’était mon tour de France. »

Bouts de verre brisés

Il pratique depuis 26 ans. Après un séjour en Pologne où il a travaillé comme chef d’atelier, il choisit de s’installer à La Baule. C’était il y a 19 ans. « J’étais en vacances et j’ai rencontré un vieux maître verrier, élève de Grüber, qui partait en retraite. Une petite voix a résonné en moi, me conseillant de prendre sa suite. »

Et comment a-t-il atterri à Andrésy ? C’est le maire Hugues Ribault qui livre l’anecdote : « On s’est rencontrés en 2008, lors du festival Octuor qui célèbre les différentes formes artistiques. Dans ma maison achetée en 1986, nous avons trouvé un sac plein de bouts de verre brisés correspondant à un grand vitrail et deux plus petits vitraux qui se trouvaient auparavant dans la cage d’escalier de la maison. M. Bouchard a pris le sac et m’a dit qu’il verrait ce qu’il pourrait en faire. En 2010, il a recomposé les trois vitraux et même retrouvé la signature du verrier! »

Reconnaissant, le maire a eu l’idée de lui proposer d’exposer, seul, quelques-unes de ses créations à Andrésy. « J’ai choisi quatre thèmes pour cette exposition, qui reflète l’éventail de ce que je propose : la nature, l’abstraction, la représentation de lieux et, enfin, des monochromes au design plus contemporain. » Selon Pascal Bouchard, la verrerie est comparable à de la haute couture. « Cela ne peut pas convenir à tout le monde. J’ai beaucoup d’imagination et il faut la canaliser pour réussir à réaliser quelque chose d’intéressant. »

Aujourd’hui, Pascal Bouchard est maître verrier agréé Fondation du patrimoine. Il est amené à restaurer des vitraux anciens dans des bâtiments historiques, comme la basilique Notre-dame de Montligeon, dans l’orne, prochainement. « Je suis un amoureux de la lumière, conclut-il. Lorsqu’on me demande, ce qui me fait lever le matin, je réponds : ma mission qui consiste chaque jour à apporter de la lumière et de la beauté où il n’y en a pas. Que mes vitraux soient source de joie, de paix, d’interrogation et de sagesse. »

Pascal Bouchard, maître verrier, installé à la Baule, expose jusqu’au 4 septembre à l’espace Juliengreen d’andrésy.

Pascal Bouchard présente un éventail de son art, qui s’étend de l’abstrait au figuratif, comme ici, des hérons.

Verre pivotant à l’effigie de Marilyn Monroe.