Insaisissables 2

Présenté comme un mélange entre « Ocean’s Eleven » et « Le Prestige », « Insaisissables » s’était révélé être l’une des bonnes surprises de l’été 2013. Aussi bien sur le plan qualitatif, avec son côté divertissant, son style, ses nombreux rebondissements et son envie de ne pas prendre la tête, qu’en terme de chiffres, avec plus de 350 millions de dollars de recettes dans le monde. D’où une suite qui ne se justifiait qu’à moitié. Car si l’original se terminait de façon gentiment ouverte, le risque de voir l’effet de surprise disparaître, et une bonne partie de l’intérêt avec lui, était grand. Ce n’est heureusement pas totalement le cas. Si l’on se sent davantage en terrain connu et capable d’anticiper certaines choses, ce qui n’est pas forcément une qualité lorsque le scénario cherche constamment à nous surprendre, on se laisse encore prendre au jeu de piste organisé par le nouvel ennemi des Cavaliers : un homme d’affaires censé être mort (Daniel Radcliffe), et qui ne va pas se faire prier pour les mener en bateau. Outre l’absence d’isla Fisher, remplacée par la talentueuse Lizzy Caplan dans la peau d’un autre personnage, les héros ont cette fois-ci un coup de retard sur ce qui se trame en coulisses, et doivent ainsi réagir plus qu’agir, jusqu’à être capables de reprendre la main. Et c’est justement tout ce qui fait le sel de cette suite, même si l’on peine parfois à les sentir en danger. Un défaut que la sympathie qui se dégage de l’ensemble et de son groupe d’acteurs, ainsi que la mise en scène stylée (et un rien tape-à-l’oeil par instants), viennent aisément rattraper, en nous aidant à surmonter les quelques longueurs qui nous séparent du final en forme de feu d’artifice… et un rien frustrant, puisque des zones d’ombre subsistent encore, en vue d’un troisième opus qui, s’il voit le jour, se devra de boucler la boucle, pour éviter l’épisode de trop. Un long métrage qui se devra surtout de conserver Jesse Eisenberg, Woody Harrelson, Dave Franco ou Mark Ruffalo, fascinants et pour beaucoup dans le moment agréable que nous fait passer cet « Insaisissables 2 », à défaut d’être bluffant.