Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
De la prison ferme pour le pilleur des conteneurs Le Relais
À l’énoncé des faits qui lui sont reprochés, Ion jure ses grands Dieux que son seul souhait est désormais de retourner au plus vite dans sa maison, en Roumanie.
Ce père de famille de 34 ans était jugé jeudi dernier par le tribunal correctionnel de Versailles pour avoir dépouillé sept conteneurs de l’association solidaire Le Relais à Poissy et Saint-cyrl’école avec deux mineurs de sa famille agissant à sa solde.
Sur les conseils d’une connaissance, une expédition familiale en partance du camp de Roms de Nanterre est organisée les 17 et 20 juillet derniers pour se rendre sur ces conteneurs, réputés, à tort, plus faciles à dépouiller que les autres. Un jeune cousin de la famille est même ’’glissé’’ à l’intérieur de la borne, pour permettre aux vêtements de remonter plus facilement. La police saisira en tout et pour tout quatre sacs de 20 à 30 kg.
Placé en garde à vue, l’homme a reconnu les faits. Sa ligne de défense a été la même durant toute l’audience : il a pris ces vêtements pour vêtir sa famille, et ne pensait pas faire de tort à qui que ce soit. L’entreprise Le Relais, partie civile dans cette affaire, était directement représentée par Jean-françois Lhutin, responsable du Relais Val de Seine. « Un signal fort » « C’est l’emploi de 170 personnes de 17 nationalités différentes qui est en jeu. Si on ne met pas un frein très rapidement à ces vols, dans un an, deux ans tout au plus, on existera plus », a-t-il fait valoir devant le tribunal. « Nous avons toujours connu le vol. Mais depuis 2015, on sent une très nette accélération de ce phénomène », s’est inquiété le représentant de l’entreprise d’insertion, que les vols à répétition fragilisent dangereusement.
En demandant six mois de prison ferme avec mandat de dépôt, il s’agissait, pour le ministère public, « d’envoyer un signal fort à ceux qui seraient tentés par ce genre de délinquance » en condamnant un méfait qui « porte atteinte à la charité publique ».
Le tribunal, après en avoir délibéré, a divisé de moitié cette peine, en condamnant le colosse roumain à trois mois de prison avec incarcération immédiate.