Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Les Clayes-sous-bois : À la Vigneraie, la résistance s’organise
C’est une véritable psychose qui s’est installée à la résidence de la Vigneraie , aux Clayessous-bois, au sujet des compteurs électriques Linky d’enedis (EX-ERDF). Marie-claude Kermorvant, comme une dizaine d’autres propriétaires, dénonce le « passage en force » d’enedis. Ces nouveaux appareils, elle s’en méfie comme de la peste.
« Je ne veux pas de ce compteur et je vais me battre pour ne pas l’avoir », prévientelle, avant de passer en revue les différentes raisons de son refus : risque de « flicage », « ondes électromagnétiques », menace d’incendies… « Les assurances habitation, s’il y a un incendie chez nous à cause des Linky, ne voudront pas nous rembourser, assure-t-elle. Nous avons peur pour notre sécurité. »
Derrière la porte qui protège le boîtier d’un de ses voisins ayant ’’capitulé ’’, le boîtier vert pomme dégage une forte odeur de caoutchouc brûlé, ce qui n’est pas de nature à la rassurer. Ce nouveau compteur ne serait « pas adapté au circuit électrique de la résidence », selon elle.
Le 22 juillet dernier, les choses sont allées un peu plus loin que d’habitude. Tandis que Marieclaude réitérait son refus de voir son compteur déboulonner, un agent en charge de la pose de ces appareils lui aurait ri au nez avant de poursuivre son office. Alors qu’elle voulait s’interposer, il l’aurait violemment repoussée contre le mur au niveau d’un ascenseur. « Il m’a tordu le bras », assure-t-elle, certificat médical à l’appui. Elle a d’ailleurs déposé plainte contre X au commissariat de Plaisir pour violences légères.
Un incident pour lequel Enedis s’est d’ores et déjà excusé, mais qui est significatif de la tension qui règne actuellement au sein de la copropriété…
« En ce moment c’est du harcèlement. Je n’en dors plus. » Cette autre habitante de la résidence, qui a souhaité conserver l’anonymat, est à bout de nerfs elle aussi. Tous les matins, dès 8 heures, elle guette les techniciens de Solutions 30, le prestataire d’enedis, pour les empêcher de toucher à son compteur. « S’il le faut, je les démonterai au pied-debiche », menace-t-elle. Elle se dit même prête à entamer une grève de la faim s’il le faut. « Je trouve aberrant qu’on n’ait pas le droit d’être tranquille
chez soi ! », déplore-t-elle. Ces problèmes sont arrivés jusqu’aux oreilles du conseiller municipal d’opposition des Clayes-sous-bois Nicolas Hue (PS), qui a rapporté ces inquiétudes lors du dernier conseil municipal. Ce dernier « condamne, s’ils sont avérés, ces agissements », avec les techniciens de Solutions 30. « Les poseurs n’ont rien à gagner à en venir aux mains avec les clients. La prestation est suffisamment sensible pour ne pas en rajouter. Nous ne sommes pas là pour faire respecter la loi, mais pour produire une prestation de qualité, même si le facteur émotionnel et humain peut toujours entrer en ligne de compte, réagit Franck d’aloia, directeur des opérations pour Solutions 30, concernant les incidents relatés. Lorsqu’un client refuse la pose du Linky, nous le signalons donc à Enedis, à qui appartiennent ces compteurs. » Ces refus sont alors automatiquement reversés dans un fichier automatisé, ce qui explique que les agents, qui ne font que suivre leur planning, reviennent régulièrement au même domicile.
« Je n’en dors plus »