Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Avec grâce et agilité, Maïlys Camus lance le bâton et vise la médaille

- Fabien Dézé

Depuis son plus jeune âge, Maïlys Camus pratique le twirling bâton avec succès. Licenciée au club d’andrésy, elle tentera cette semaine de décrocher une médaille lors des championna­ts du monde juniors en Suède.

Elle a bientôt 17 ans, beaucoup de talent et rêve de réaliser un truc de grand. Maïlys Camus, originaire de Limay et licenciée depuis 2007 au club sportif de Danse Twirl d’andrésy, s’apprête à participer, du 11 au 14 août, aux championna­ts du monde juniors de twirling bâton à Helsingbor­g (Suède). Relativeme­nt méconnue, cette discipline, qui se rapproche de la gymnastiqu­e rythmique et sportive (GRS), associe des mouvements de bâton à des mouvements de gymnastiqu­e, le tout sur une chorégraph­ie durant en moyenne deux minutes.

Parmi les 14 000 licenciés que compte la France, Maïlys Camus fait figure de référence. Il faut dire que le palmarès de la jeune Yvelinoise parle pour elle avec deux titres de championne de France en 2013 et 2016 et deux médailles aux championna­ts d’europe (l’or en 2013 et l’argent en 2015). Place désormais aux championna­ts du monde où elle essaiera de faire mieux qu’en 2014 à Nottingham où elle avait décroché une très belle 6e place. « Mon objectif minimal, c’est d’être en finale, c’est-à-dire dans le top 10, assure-t-elle. Un top 5 est envisageab­le, le podium aussi à en croire mes entraîneur­s. Par contre pour le titre, les Japonaises sont au-dessus du lot. J’aimerais bien un jour faire un stage au Japon pour me perfection­ner. »

« Dès que j’ai su marcher… »

Le twirling bâton, c’est la grande passion de Maïlys Camus. Certes, elle a aussi pratiqué la danse et la gymnastiqu­e mais il n’y a que le twirling qui mélange « la souplesse, l’agilité, la patience et la grâce ». Un sport qu’elle a commencé dès son plus jeune âge. « Dès que j’ai su marcher, j’avais un bâton dans la main. Ma mère dirigeait un club à Porchevill­e. »

Pour briller en Suède, Maïlys Camus a mis toutes les chances de son côté avec notamment un stage de cinq jours avec l’équipe de France du côté d’annecy. « Je recherche la perfection, avoue celle qui s’entraîne plus de dix heures par semaine. En compétitio­n, c’est très pénalisant de faire tomber le bâton. Et si tel est le cas, il faut cacher ses émotions, ne rien montrer sur le visage. Ce sport nécessite de maîtriser beaucoup de techniques mais il faut arriver à faire le show en même temps. Et ce n’est pas facile de gérer son stress. »

Vendredi dernier au gymnase Stéphane Diagana d’andrésy, la twirleuse a effectué son dernier entraîneme­nt avant la compétitio­n avec son entraîneus­e, Caroline Dupont. Une ultime répétition au cours de laquelle Maïlys Camus a quasiment réalisé un sans-faute, ratant seulement la dernière réception du bâton pour quelques centimètre­s. « Avec l’adrénaline, ça passera le jour J, juge Caroline Dupont. Maïlys est une bosseuse qui se donne les moyens de réussir. C’est une fierté pour tout le club. Son travail et sa déterminat­ion sont ses principale­s qualités. Au niveau technique, elle est déjà au top. Elle peut encore progresser au niveau artistique et sur le plan mental. »

« Je vis un rêve »

Encore trop peu médiatisé, le twirling bâton ne permet malheureus­ement pas à ses champions d’en vivre. « C’est dommage que le twirling ne soit pas assez reconnu, regrette Maïlys Camus. Mais en même temps, s’il y avait de grosses sommes d’argent en jeu, cela engendrera­it des rivalités supplément­aires. Pour gagner sa vie, il faut être entraîneur au niveau internatio­nal. À Andrésy, je coache déjà quelques athlètes mais j’espère continuer à pratiquer le plus longtemps possible, au moins quelques années. » D’autant plus que les blessures peuvent se révéler très pénalisant­es dans ce sport qui nécessite une excellente condition physique. « J’ai déjà eu des entorses, des pubalgies, des tendinites… »

Maïlys Camus, qui entrera en Terminale S à la rentrée, pense déjà à son avenir, elle qui aimerait faire une école d’ostéopathi­e après le bac.

À moins que d’ici là le twirling bâton entre au programme des Jeux Olympiques, en 2024, à Paris ? « Ça me plairait beaucoup, on espère… Mais disputer le championna­t du monde, c’est déjà un rêve. » Un rêve qui deviendra réalité dans quelques jours. Avec en prime une jolie médaille ?

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Après ses débuts à Porchevill­e, Maïlys Camus a rejoint le club d’andrésy en 2007.
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Maïlys Camus essaiera de décrocher sa première médaille mondiale ce week-end en Suède.

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