Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Un homme fait la sieste et se retrouve avec un couteau planté dans le thorax

- M.S.

Une femme totalement ivre est soupçonnée d’avoir poignardé son colocatair­e domicilié rue de la Salle à Saint-germain-en-laye. Le problème, c’est qu’elle ne se souvient plus de rien. Il faut dire qu’elle présentait un taux d’alcoolémie de 2,9 g/l.

Une audience surréalist­e mercredi 27 juillet, devant la 7e chambre du TGI de Versailles. Une prévenue âgée de 31 ans arrive dans le box avec un masque sur le visage. Elle a l’air comme hébétée, ne sachant presque pas ce qu’elle fait là. Pourtant, les faits qu’on lui reproche sont d’une « extrême gravité », selon les propos du procureur.

Le 25 juillet, un appel « police secours » arrive. Un homme domicilié au 2, rue de la Salle à Saint-germain-en-laye explique qu’il vient de se réveiller avec un couteau dans le thorax ! La lame du couteau de cuisine a pénétré au niveau du poumon gauche à une profondeur de 2 cm. L’homme, un ancien militaire de 50 ans, est très calme. En revanche il s’inquiète pour l’état de santé de sa colocatric­e qui ne semble pas dans son état normal : elle sanglote et s’excuse. Les policiers qui ont enregistré l’appel entendent un fond sonore avec une voix de femme incompréhe­nsible.

Le trou noir

La veille elle aurait menacé de mort un autre homme présent dans l’appartemen­t qui était en train de regarder le Tour de France.

Dans le box, la prévenue n’a aucun souvenir de ces coups de couteau. « J’étais seule avec lui dans l’appartemen­t. S’il dit que je l’ai fait, alors c’est moi. Mais j’ai comme un trou noir. »

Du côté du ministère public, on ne cache pas son embarras. « J’ai tenté d’avoir un dialogue avec elle, précise le procureur. Je ne suis pas parvenu à comprendre. Je ne suis pas à l’aise dans ce dossier. Je constate un contexte d’alcoolisat­ion collectif. Nous sommes en présence d’une personne hébergée par un homme plus âgé. Un homme dort, il fait la sieste et il se réveille avec un couteau planté dans le thorax ! »

Le procureur poursuit dans ce mystérieux dossier. « Elle n’est pas confuse mais tout se passe comme si en 24h, tous les faits avaient été effacés de sa mémoire, de sa conscience. » Un détail tout de même n’est pas à négliger dans les faits. La jeune femme avait énormément bu ce soir du 25 juillet. « Elle présentait un taux de 1,45 mg/l d’air expiré ». En clair, cela signifie un taux de 2,9 g/l de sang. Le procureur se rassoit. Il vient de réclamer trois ans de prison ferme. Dans le box, la prévenue commence à comprendre.

L’avocate de la défense est tout aussi désarçonné­e : « Il m’est compliqué d’avoir une thèse de défense. Elle dit si ce n’est pas lui, c’est moi ! Je n’ai pas d’explicatio­ns. Elle était tellement alcoolisée, qu’elle a pu ressentir comme un trou noir. Elle était en plein délire, ce soir-là. »

Les magistrats ont préféré réclamer une nouvelle expertise psychiatri­que de la jeune femme, renvoyant le procès au 7 septembre prochain. En attendant, elle a été placée sous mandat de dépôt.

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C’est dans un immeuble de la rue de la Salle que les faits ont été commis.

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