Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Le chauffeur-livreur menace les policiers municipaux et évoque les frères Kouachi
Vincent a beau se lever tôt et s’activer pour ne pas être en retard dans son nouveau travail, il n’a pas su se maîtriser. Le 13 juin dernier, dans la rue Pasteur de Carrières-sous-poissy, il se comporte, hélas, comme de trop nombreux chauffeurs-livreurs. Il arrête son camion au milieu de la rue et bloque la circulation. Derrière, le conducteur d’un bus lui demande de faire une manoeuvre. La police municipale arrive. Deux agents, une femme et un homme demandent au livreur de ne pas bloquer la rue. « Enlève ta ceinture, si tu as des c… Vous feriez moins les fiers avec les frères Kouachi ! »
La fatigue, le stress de boucler sa tournée et un peu de bêtise ont fait tourner la tête de Vincent. « Nous lui avons demandé de déplacer sa camionnette, explique l’un des policiers présents à l’audience, mercredi 27 juillet. Il a refusé. »
Dans le box, Vincent n’assume pas. Il explique même que ses propos ont été mal compris : « Je leur ai dit avec le Bataclan, vous avez autre chose à faire que de vous occuper des problèmes de stationnement ! » Il a tout de même reconnu avoir eu une attitude nonconforme et a même présenté ses excuses aux deux policiers.
Pour les policiers, il s’agissait de menaces. Le nom des frères Kouachi a eu une résonance toute particulière avec le Bataclan. Surtout l’attentat de l’hyper Casher avait secoué, en son temps, la ville de Carrièressous-poissy. La policière tuée par Coulibaly était domiciliée dans la commune. Un lien que les juges ne connaissaient pas vraiment. Pour le procureur, le prévenu a du mal à maîtriser ses pulsions. Les magistrats ont décidé de lui laisser une chance en le condamnant à deux mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Ils ont peut-être pris en compte les démarches de soins effectuées par le chauffeur-livreur auprès d’un psychiatre afin d’être moins violent sur la route. C’est déjà ça.