Un an avant le bac, Maëlle part en immersion dans le Kansas

À tout juste 17 ans, Maëlle Saillour, lycéenne de Poissy, a choisi de passer une année au Kansas, avant de revenir en France, pour passer son bac.

Au moment de lire ces lignes, elle sera déjà installée dans sa famille d’accueil, au coeur rural des États-unis, prête à intégrer son nouveau lycée. Elle, c’est Maëlle Saillour, une Pisciacaise de 17 ans, qui a fait le choix de passer dix mois en immersion, outre-atlantique, avant de revenir préparer son bac à Saint-germain-en-laye. « Je suis un peu stressée », nous confiait-elle, quelques jours avant son long voyage de 24 heures jusqu’à Salina, au Kansas. Mis à part un séjour de quinze jours dans une famille d’accueil en Irlande, Maëlle n’a encore jamais eu l’occasion de vivre à l’étranger une aventure aussi longue, en solo. « L’été dernier, je suis partie au Japon pendant dix jours, mais c’était en groupe avec les Scouts. »

Bonne élève

L’idée de ce projet est née de l’envie d’imiter une de ses amies partie l’été dernier, dans le même cadre : « Elle était hébergée chez un couple de retraités dans un ranch, dans le Montana. L’an dernier, je ne me voyais pas partir, mais en voyant que tout se passait bien, cela m’a donné envie de me renseigner. »

Avec les encouragements de ses parents - et au grand dam de sa petite soeur Anne, 13 ans, « un peu triste de me voir partir »-, Maëlle s’inscrit auprès de l’organisme Wep, en janvier. « Je m’y suis prise un peu tard. En général, les démarches se font en septembre. On remplit un dossier, dans lequel on parle de nos centres d’intérêts, notre caractère, notre famille, etc. Et c’est la famille d’accueil qui fait son choix. Nous ne choisissons pas notre destination. » Ce sera donc le Kansas, un État pour le moins méconnu. Ce qui ne l’empêchera pas de voir du pays. « Mon amie a eu l’occasion de voyager en Californie durant son séjour. »

Reste que Maëlle s’envole pour étudier avant tout. La rentrée est d’ailleurs très tôt : le 11 août et l’année scolaire s’achèvera le 17 mai. « Cette année ne compte pas officiellement, mais dans le contrat passé avec l’organisme, il est précisé que l’on doit avoir C au minimum. » En d’autres termes, avoir au moins 10 de moyenne générale. Pas d’inquiétude, Maëlle est bonne élève. Cette année, elle a passé sa première ES au lycée Saint-érembert de Saint-germain-en-laye, avec 13 de moyenne, dont 15 en anglais.

« Ils ont l’air accueillants »

En plus d’étudier les maths, l’histoire géographie, les sciences et l’anglais, Maëlle pratiquera du sport chaque après-midi. « Je suis tentée par le volley-ball et le basket-ball et je reprendrais bien le tennis » - qu’elle a longtemps pratiqué avec l’association sportive et culturelle des automobiles Peugeot (Ascap). Elle s’initiera également au marketing, au journalisme et au commerce. « Après le bac, j’hésite entre la communication et le commerce. Cette année, je vais découvrir des matières qui me serviront plus tard. »

Elle devrait également revenir bilingue. Ses occasions de parler en français se limiteront à ses conversations via Skype avec ses amis et sa famille. « Le contrat prévoit que je ne puisse pas retourner en France au cours des dix mois, ni faire venir de proches. »

Elle passera donc Noël au sein de sa famille d’accueil, à Salina (commune d’environ 50 000 habitants). Une famille de quatre : « Il y a deux enfants de 10 et 13 ans. Le père est géologue et la maman est prof de maths au lycée où je vais aller. Ils ont l’air accueillants. La maman m’a dit qu’elle me présentera à ses élèves. » Elle aura également l’occasion de vivre en direct l’élection présidentielle américaine en fin d’année. En revanche, elle ne pourra pas voter pour la présidentielle française en mai prochain. « D’abord parce que je rentrerai sans doute début juin et ensuite parce que j’aurai 18 ans seulement en juillet. »

Reste la question financière. Le coût, relativement élevé de cette expédition (plus de 9 000 euros sans compter les frais annexes sur place), est pris en charge par les parents de Maëlle - sa maman est médecin pneumologue à l’hôpital de Poissy, son père est ingénieur. Maëlle pourra peut-être gagner un peu d’argent de poche sur place, par exemple en faisant du baby-sitting. « La famille d’accueil est bénévole, je serai logée et nourrie, sans payer de loyer. »

Maëlle, 17 ans, fera sa rentrée au lycée de Salina, ce jeudi 11 août, pour un an.