Omar, le cannibale…

La joue droite entièrement prise dans un pansement, Marc* s’avance devant les juges. On devine que la blessure doit être importante. À sa droite, Omar le regarde incrédule. Dégrisé, il semble enfin réaliser le mal qu’il a fait.

Ce mercredi 10 août, cet homme de 22 ans comparaissait pour avoir sauvagement agressé Marc mais également pour s’en être pris à plusieurs voitures dans la rue. C’était deux jours plus tôt, vers 23 heures, à Guyancourt.

L’homme a passé une grande partie de la soirée à boire dans un parc ; « une bouteille de vodka », avouera-t-il.

Sur le trottoir, il titube, gesticule dans tous les sens. Des policiers passant par là décident de le contrôler. Omar se montre très excité. Non sans difficulté, il est menotté pour être conduit au commissariat.

« Il m’a mordu au visage »

Dans le même temps, plusieurs personnes se manifestent. Leurs voitures ont été dégradées. Marc, lui, saigne abondamment de la joue. Il a surpris Omar en train de s’en prendre à son véhicule. Il a voulu le prendre en photo pour avoir une preuve. Omar lui a arraché l’appareil des mains. « Il m’a poussé au sol. C’est là qu’il m’a mordu au visage. Ça faisait un peu cannibale. Il a ensuite jeté un rétroviseur sur ma voiture », témoigne la victime. Marc serait conduit à l’hôpital où il recevra plusieurs points de suture.

« Un état de sauvagerie »

Face aux juges, Omar, éboueur de profession depuis quatre ans, a plusieurs fois exprimé ses regrets et formulé des excuses. « J’avais trop bu. Je ne me souviens de rien. » Une dynamique qui, loin de convaincre le procureur de la République, a renforcé son sentiment d’incompréhension. « Pourquoi cette attitude ? Vous étiez dans une excitation totale et dans un véritable état de sauvagerie. Je demande quatre mois de détention. » Un appel largement entendu par les juges qui ont prononcé six mois à effectuer à Bois-d’arcy. Omar devra en plus recevoir des soins pour lutter contre son alcoolisme. Il devra aussi indemniser les victimes. * Le prénom a été modifié.