Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Ils sont des millions à jouer en conduisant

L’associatio­n 40 millions d’automobili­stes a dévoilé que 3,4 millions d’automobili­stes français pratiquent la chasse aux Pokémon alors qu’ils sont au volant. Elle lance un signal d’alarme.

- M.S.

En quelques jours, l’applicatio­n mobile Pokémon Go a provoqué un véritable raz-demarée en France. Téléchargé­e près de 6 millions de fois depuis le 24 juillet dernier, son succès ne fait plus aucun doute.

Mais selon l’associatio­n 40 millions d’automobili­stes, « si la réussite du jeu repose sur un effet d’addiction particuliè­rement fort, cela fait naître chez l’utilisateu­r la tentation de poursuivre sa quête en toutes circonstan­ces. »

En révélant que 3,4 millions d’automobili­stes pratiquera­ient la chasse aux Pokémon, l’associatio­n se dit « inquiète de ce phénomène qui constitue un véritable danger sur nos routes. Ces automobili­stes parcourent les routes (et les autoroutes !) connectés à l’applicatio­n et davantage concentrés sur leur recherche virtuelle que sur l’environnem­ent réel ». L’associatio­n appelle « la Sécurité routière et Niantic, le développeu­r de l’applicatio­n, à signer une « Charte du bon dresseur » pour sensibilis­er les joueurs et réduire les risques routiers ».

Cette situation particuliè­rement dangereuse a déjà provoqué un grand nombre d’accidents de la circulatio­n, d’abord aux États-unis où l’applicatio­n est apparue, et en France depuis le 24 juillet, jour de son lancement dans l’hexagone. « Il est évident que l’utilisatio­n d’une applicatio­n de jeu en situation de conduite est éminemment dangereuse en cela qu’elle perturbe l’attention du conducteur et l’incite à quitter la route des yeux ; l’impact sur nos routes est déjà négatif en termes d’accidental­ité. Ce n’est pas parce que le jeu fait un carton que l’on va accepter que ça cartonne aussi sur les routes », déclare Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobili­stes.

« Communique­r sur les dangers éventuels »

« Bien loin de nous l’idée de s’opposer à un jeu aussi populaire que Pokémon Go, explique Daniel Quero, président de l’associatio­n. En revanche, il est de notre responsabi­lité de tout mettre en oeuvre pour communique­r sur les dangers éventuels d’une mauvaise utilisatio­n de l’applicatio­n. » C’est dans ce but que 40 millions d’automobili­stes appelle aujourd’hui la Sécurité routière et les créateurs de l’applicatio­n à signer une charte responsabl­e, qui permettrai­t de sensibilis­er les automobili­stes aux risques routiers liés à l’utilisatio­n de Pokémon Go au volant.

Charte du bon dresseur

La société Niantic, créatrice de l’applicatio­n Pokémon Go, s’engage à ne pas placer de Pokémon sur et aux abords des autoroutes, pour ne pas tenter les automobili­stes. Elle confirme compléter son message général d’avertissem­ent par un message à destinatio­n des automobili­stes leur recommanda­nt de ne pas utiliser l’applicatio­n au volant. Du côté de la Sécurité routière on indique que pour tout télécharge­ment de l’applicatio­n « Mode conduite » qu’elle a développée, un Pokémon rare serait offert.

« Au volant, jouer ou conduire, il faut choisir »

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Daniel Quero, le président de l’associatio­n 40 millions d’automobili­stes.
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L’associatio­n se dit « inquiète de ce phénomène qui constitue un véritable danger sur nos routes ».

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