Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Un couple de Pisciacais s’engage au chevet des Tchadiens
Marie-liesse Florin et Pierre-françois Morin, un jeune couple de Pisciacais, ont choisi de partir deux ans en mission dans un hôpital au Tchad, en tant que volontaires internationaux, avec la Délégation catholique pour la coopération.
Elle s’appelle Marie-liesse Florin. 27 ans, originaire de Rennes (35), elle exerce comme médecin généraliste depuis novembre. Lui, Pierre-françois Morin, 28 ans, est ingénieur travaux au sein d’un groupe de promotion immobilière. Tous deux vivent en couple à Poissy et, ensemble, ils ont souhaité devenir volontaires internationaux. Le 13 septembre, ils s’envoleront pour N’djamemna, au Tchad, dans le cadre d’une mission humanitaire d’un an renouvelable. « On est parti pour rester deux ans, commente Marie-liesse. Il faut tellement de temps pour s’adapter à cette nouvelle façon de fonctionner que partir au bout d’un an risque d’être frustrant. »
« La Délégation catholique pour la coopération (DCC) est un gros organisme doté d’une expérience certaine dans l’envoi de volontaires », explique Pierre-françois, justifiant le choix de recourir à cette structure religieuse. « L’aspect religieux était important à mes yeux. » Moins pour Marie-liesse qui, elle, s’est laissée convaincre par l’enthousiasme d’amis communs actuellement en mission avec la DCC, à Madagascar.
« J’ai toujours voulu partir. Au départ, je pensais plus à Médecin du Monde ou Médecins sans frontières. Et puis j’ai rencontré Pierre-françois qui n’était pas médecin, du coup ça ne pouvait plus fonctionner. »
Pierre-françois lui pensait d’abord partir comme expatrié. C’est lui qui a finalement proposé à sa compagne de tenter l’aventure en tant que volontaire international. « Car il y a des valeurs et des convictions. »
Le couple a rempli un dossier de candidature, cochant tous les continents. Ce sera finalement le Tchad. « On ne choisit pas la destination. Et en couple, c’est encore plus compliqué de pouvoir partir dans un même endroit. »
Paludisme, tuberculose, Sida…
La DCC les envoie, eux deux et cinq autres volontaires français, en mission au complexe hospitalo-universitaire Le Bon Samaritain, structure non étatique qui prend en charge les habitants les plus démunis de la capitale. « Sur place, je serai coresponsable, avec un collègue tchadien, du service de médecine polyvalente, témoigne la jeune médecin. Ensemble, on gérera les étudiants en médecine, car il y a une faculté de médecine au sein du complexe, on les formera au pied du lit des malades. »
Marie-liesse succédera à un médecin français en place au même poste depuis deux ans. « On sera trois semaines ensemble sur place pour assurer la formation. » Six jours sur sept, de 7h30 à 14h, voire au-delà, dans des conditions climatiques souvent ardues (la température peut atteindre les 50 °C en été, sans parler de l’humidité dans l’air), elle sera mobilisée pour répondre aux demandes de soins de la population locale. Parmi les maladies auxquelles elle devra faire face : paludisme, Sida, infections pulmonaires, tuberculose…
100 euros par mois
Pierre-françois, quant à lui, mettra son expertise au service des techniciens de l’hôpital. « Il y a sur place une pharmacie avec un magasin. Un volontaire, il y a deux ans, a essayé de rationaliser toute la logistique, mais depuis son départ, tout est désorganisé. » Pierrefrançois reprendra la main, de même sur l’état des installations électriques. « Ils fonctionnent beaucoup avec des groupes électrogènes. Je formerai les services d’entretien à la maintenance électrique. »
Le couple sera logé au sein du campus de l’hôpital : « dans un T3 ou un T2, on ne sait pas trop ». La DCC et l’hôpital se partagent le coût de leur séjour. « On percevra en plus une indemnité de 100 euros par mois, payée par l’hôpital. » Le Tchad est réputé pour être un pays à la fois cher et très pauvre. Cet engagement n’est toutefois pas gratuit. Marie-liesse et Pierre-françois ont en effet suivi des formations avec la DCC, dont une intensive de dix jours en juillet dernier près de Nantes. « On a payé la formation qui coûtait environ 700 euros. Si on ajoute les frais administratifs pour les visas et les passeports, notamment, on arrive à 2000 euros pour nous deux. »
À noter que Marie-liesse et Pierre-françois tiendront un blog tout au long de leur séjour. De plus, ils ont lancé une collecte de dons au profit des actions de la DCC.
« On ne choisit pas sa destination »