Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Maréchal-ferrant, un métier d’avenir

- Philippe Cohen

Maréchal-ferrant, un métier ancestral, physique, mais d’avenir dans les Yvelines, patrie du cheval.

Une forge, un fer incandesce­nt, une enclume et un marteau à boules. Les outils d’antan restent les mêmes. « Seule, la forge à charbon a été remplacée par celle au gaz », remarque Aurélien Seigneur, maréchal-ferrant en Vallée de Chevreuse. Un métier ancien mais qui est très demandé dans les Yvelines, terre de cheval. « Je ferre jusqu’à 400 chevaux par mois. Même s’il y a eu dans le secteur quatre à cinq nouvelles installati­ons ces deux dernières années, il y a toujours autant de travail », constate l’artisan qui depuis les Yvelines, intervient pour le haras de Malvoisine, le Polo ou la société d’équitation de Paris. Formé chez un maréchal-ferrant à Grosrouvre, Aurélien est aussi passé par les Compagnons à Epône puis par la chambre des métiers de Beauvais dans l’oise.

Chausser les chevaux

Après dix ans d’expérience, Aurélien a ouvert sa propre entreprise en Vallée de Chevreuse. Depuis quelques années, il se spécialise dans les chevaux de compétitio­n. « Je reviens toutes les cinq semaines pour changer les fers. C’est nécessaire pour la compétitio­n », précise-t-il. Mais avant d’en arriver là, cet ancien cavalier a eu besoin de se forger une expérience.

« Dix ans, c’est ce qu’il faut au moins pour avoir la main dans un métier où on est en contact avec du vivant, les chevaux », insiste le maréchalfe­rrant qui aime à les chausser à leur bonne pointure. « C’est en fonction de l’usure et du travail que l’homme demande au cheval. »

Il se déplace partout avec son atelier mobile pour parer, ferrer, faire les brochages et les rivages. Sa qualité d’écoute de l’animal, amène le maréchal-ferrant à travailler avec les vétérinair­es pour l’orthopédie notamment à la clinique vétérinair­e de Saintlambe­rt-des-bois.

Si le métier ancestral se pratique de la même manière, « la matière dont on fait les fers a fortement évolué avec l’alu ou le silicone qui amortit mieux le choc », analyse le profession­nel. L’effort reste cependant intense : « C’est physique pour le dos et les jambes. La manutentio­n est importante dans notre métier », remarque Aurélien. Du coup, il ne peut plus monter à cheval comme auparavant car cela oblige à avoir une position inverse à celle du maréchal-ferrant, le dos en arrière. Quoi qu’il en soit, sa passion pour les chevaux reste intacte. Le maréchal-ferrant a ainsi un élevage de chevaux. Penché sur son enclume, il croit dur comme fer que son métier a plus que jamais de l’avenir.

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Aurélien, maréchal-ferrant, pratique un métier qui reste très physique.

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