Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Maréchal-ferrant, un métier d’avenir
Maréchal-ferrant, un métier ancestral, physique, mais d’avenir dans les Yvelines, patrie du cheval.
Une forge, un fer incandescent, une enclume et un marteau à boules. Les outils d’antan restent les mêmes. « Seule, la forge à charbon a été remplacée par celle au gaz », remarque Aurélien Seigneur, maréchal-ferrant en Vallée de Chevreuse. Un métier ancien mais qui est très demandé dans les Yvelines, terre de cheval. « Je ferre jusqu’à 400 chevaux par mois. Même s’il y a eu dans le secteur quatre à cinq nouvelles installations ces deux dernières années, il y a toujours autant de travail », constate l’artisan qui depuis les Yvelines, intervient pour le haras de Malvoisine, le Polo ou la société d’équitation de Paris. Formé chez un maréchal-ferrant à Grosrouvre, Aurélien est aussi passé par les Compagnons à Epône puis par la chambre des métiers de Beauvais dans l’oise.
Chausser les chevaux
Après dix ans d’expérience, Aurélien a ouvert sa propre entreprise en Vallée de Chevreuse. Depuis quelques années, il se spécialise dans les chevaux de compétition. « Je reviens toutes les cinq semaines pour changer les fers. C’est nécessaire pour la compétition », précise-t-il. Mais avant d’en arriver là, cet ancien cavalier a eu besoin de se forger une expérience.
« Dix ans, c’est ce qu’il faut au moins pour avoir la main dans un métier où on est en contact avec du vivant, les chevaux », insiste le maréchalferrant qui aime à les chausser à leur bonne pointure. « C’est en fonction de l’usure et du travail que l’homme demande au cheval. »
Il se déplace partout avec son atelier mobile pour parer, ferrer, faire les brochages et les rivages. Sa qualité d’écoute de l’animal, amène le maréchal-ferrant à travailler avec les vétérinaires pour l’orthopédie notamment à la clinique vétérinaire de Saintlambert-des-bois.
Si le métier ancestral se pratique de la même manière, « la matière dont on fait les fers a fortement évolué avec l’alu ou le silicone qui amortit mieux le choc », analyse le professionnel. L’effort reste cependant intense : « C’est physique pour le dos et les jambes. La manutention est importante dans notre métier », remarque Aurélien. Du coup, il ne peut plus monter à cheval comme auparavant car cela oblige à avoir une position inverse à celle du maréchal-ferrant, le dos en arrière. Quoi qu’il en soit, sa passion pour les chevaux reste intacte. Le maréchal-ferrant a ainsi un élevage de chevaux. Penché sur son enclume, il croit dur comme fer que son métier a plus que jamais de l’avenir.