Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)

Les policiers peuvent désormais rester anonymes

- M.J.M.

Après l’attentat terroriste du 13 juin dernier qui a coûté la vie à deux fonctionna­ires de police à Magnanvill­e, François Hollande avait annoncé des mesures pour protéger les policiers.

L’une d’elles, demandée de longue date par les syndicats de police, consiste à rendre anonyme les policiers lors de leurs interventi­ons. Le président de la République avait notamment déclaré lors des obsèques de Jean-baptiste Salvaing et Jessica Schneider, « Il nous faut éviter, autant que possible, que les policiers et les gendarmes soient identifiés et pris pour cibles ».

Depuis le mois d’août, les policiers peuvent désormais remplacer leur nom par leur numéro Référent d’identité Opérationn­elle (RIO). Et ce, pendant toute la durée de l’état d’urgence. Les perquisiti­ons administra­tives et les assignatio­ns à résidence sont donc maintenant anonymes. Mais pour beaucoup, la mesure ne va pas assez loin.

« Anonymat généralisé »

Julien Le Cam, secrétaire départemen­tal adjoint du syndicat Alliance dans les Yvelines explique en quoi ce n’est pas suffisant : « Depuis Magnanvill­e, et même avant, les policiers ont une réelle appréhensi­on au niveau des noms. La nouvelle législatio­n nous permet de garder notre anonymat en cas de perquisiti­ons administra­tives mais c’est insuffisan­t. La procédure devrait être systématiq­ue notamment dans le cadre judiciaire. Ce que l’on souhaite, c’est un anonymat généralisé. »

Plusieurs propositio­ns sont faites par les syndicats qui devraient passer par une modificati­on du code de procédure pénale. « Nous aimerions que le port de la cagoule soit autorisé lors de certaines interventi­ons, explique Julien Le Cam. D’autres mesures telles que l’immatricul­ation des véhicules des fonctionna­ires à l’adresse du commissari­at doivent être envisagées. »

Floutage

L’arrêté du 7 avril 2011 oblige notamment les médias à préserver l’anonymat des militaires. Cette mesure, appliquée aux fonctionna­ires de Police, permettrai­t également de préserver l’anonymat de ceux-ci. « L’anonymat passe aussi par les médias, lance Julien Le Cam. Nous souhaiteri­ons aussi pouvoir recourir à un floutage systématiq­ue de nos effectifs. »

Les mesures prises par le chef de l’état paraissent aujourd’hui logiques dans le contexte actuel, mais celles-ci pourraient encore s’étendre afin d’assurer la sécurité des policiers, en s’appliquant à tout type de procédure.

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L’anonymat des policiers est une mesure demandée de longue date par les syndicats.

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